Chad VanGaalen : De la chambre au salut
Musique

Chad VanGaalen : De la chambre au salut

L’étonnant Chad VanGaalen quitte sa chambre à coucher chargé de ses innombrables petits bijoux indie-pop. Portrait d’un artiste aux talents remarquables et multiples.

Lorsqu’on joint Chad VanGaalen chez lui à Calgary, il s’apprête à plonger dans le matriçage de son nouvel album, dont le mixage s’est terminé la veille même. "Ça sonne comme un album rock, décrit-il sobrement. Mais j’aime bien insérer quelques trucs plus expérimentaux pour en faire quelque chose d’intéressant et satisfaire mes besoins en la matière… Il sortira probablement au mois d’août." Tout comme son convaincant premier essai Infiniheart (2005), c’est sur la célèbre étiquette Subpop que paraîtra son successeur, dont le titre reste à confirmer.

Toute une aventure pour ce jeune Albertain qui s’est mis à faire de la musique il y a une dizaine d’années, seul dans sa chambre, sans aucune intention d’en sortir. Sa rencontre avec cette forme d’expression avait d’ailleurs eu lieu assez tardivement. "Je n’ai pas grandi entouré de musique, relate-t-il. J’ai commencé à m’y intéresser et à en écouter vers l’école secondaire; j’aimais bien le hip-hop, puis j’ai découvert des groupes comme Sonic Youth et Shellac… Plus tard, j’ai trouvé une guitare classique dans le sous-sol chez ma mère et c’est là que j’ai commencé à écrire des chansons. Je n’aurais jamais pensé être capable de composer ou quelque chose comme ça. Je suppose que le fait de ne pas avoir été exposé à beaucoup de musique par le passé a contribué à rendre les choses intéressantes pour moi…"

Distribuant quelques enregistrements à ses proches, VanGaalen n’a pu que rapidement constater les réactions favorables suscitées par sa rafraîchissante folk-pop psychédélique, enluminée d’une prose aussi déroutante que sensée. Vinrent ensuite les appels des compagnies de disques. Mais peu convaincu de sa voix et de sa propension à grimper sur scène, il hésita longuement au départ. Son ami et batteur Ian Russell acheva de le convaincre. "Ian était allé au collège avec moi. Il savait que j’enregistrais des trucs sur quatre pistes et que je faisais des cassettes pour ma famille ou mes amis, rien de bien sérieux. Il m’a demandé si je ne voulais pas sélectionner quelques pièces pour les lancer. Alors j’ai commencé à fouiller dans toute cette musique que j’avais pour essayer d’en tirer quelque chose comme un album. Cela a donné Infiniheart, qui est en fait plus une compilation qu’autre chose…" Sur la tonne de musique qu’il avait en banque, il fut assez ardu de sélectionner celle qu’il voulait bien faire entendre. "C’était très difficile parce qu’à l’époque, je jouais avec mon ami Eric (Hamelin) et nous étions surtout dans le free-jazz; je jouais beaucoup de saxophone alto, alors je pensais plus sortir quelque chose d’instrumental, un peu d’avant-garde ou expérimental. Mais Ian avait plutôt en tête les pièces où je chantais, alors le résultat s’est plutôt approché d’un album pop, avec bien peu de pièces instrumentales, finalement…"

Grand fervent d’arts visuels (il dessine depuis toujours et conçoit des animations, tel le clip de sa savoureuse Clinically Dead), VanGaalen se mérite aussi le divin surnom de "MacGyver musical", construisant toutes sortes d’instruments et de machines sonores afin d’enjoliver ses singulières créations, sustentant ainsi une autre vive passion pour la réalisation et les arrangements. Ayant finalement réussi à vaincre sa grande frousse des planches (l’expérience d’homme-orchestre dans les rues de Calgary et des premières parties comme celle des Pixies y auront grandement contribué), VanGaalen a bien hâte de venir jouer dans l’est. "Ça sera intéressant car je serai avec Brian Borcherdt et ses musiciens, alors je suis sûr qu’ils participeront à quelques morceaux. Mais essentiellement, ça sera un duo avec moi et Ian à la batterie. Ça devrait être un show rock assez folky et épuré…"

Le 29 avril à 21h30
À l’Arlequin
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