Julie Doiron : Brise printanière
Julie Doiron vient livrer sur scène ses tendres et lumineuses chansons, en attendant la parution d’un nouvel album à l’automne. Confessions d’une joyeuse mélancolique.
Bien loin de sa petite famille et de son paisible refuge de Sackville au Nouveau-Brunswick, c’est de la côte ouest que nous parvient la voix enjouée de Julie Doiron, peu avant qu’elle ne s’embarque sur le traversier pour Victoria. En tournée avec la formation Shotgun and Jaybird, elle s’amuse à la basse avec eux en première partie, puis livre ensuite en leur compagnie le meilleur de son doux répertoire aux parfums indie-folk, dont le plus récent tome, Goodnight Nobody (Endearing Records), paraissait en septembre 2004. La conversation débute avec une très bonne nouvelle: "Il y a un nouvel album qui va sortir au mois de septembre 2006", annonce-t-elle, confirmant avoir récemment complété l’enregistrement avec l’aide de Rick White, vieux comparse du groupe Eric’s Trip, dont les activités cessaient en 1996. "C’est un peu nouveau comme son, confie-t-elle. Il y a plus de batterie; c’est beaucoup plus rock. Il y a quelques morceaux où c’est juste moi avec ma guitare, mais sur la majorité du disque, ça bouge un peu plus, je pense. Et les nouvelles pièces sont beaucoup plus accessibles, peut-être un peu moins tristes…"
Jamais trop larmoyantes, les chansons de Goodnight Nobody avaient tout de même été écrites pour l’essentiel lors d’une longue tournée de près de quatre mois, pendant lesquels solitude et ennui des proches s’étaient clairement manifestés. "C’est vrai que je compose des chansons un peu mélancoliques, mais ce n’est pas que je suis une personne mélancolique du tout, affirme-t-elle. Je pense que je suis quand même assez heureuse dans la vie, mais quand je compose des chansons, c’est plutôt quand je suis un peu triste ou mélancolique, donc c’est ça qui sort. Mais quand j’ai fini de sortir ça de mon corps, je suis heureuse et satisfaite. Donc, oui, c’est ce qui se manifeste dans mes chansons, et c’est vrai que je trouve peut-être un certain confort dans la mélancolie…"
Si la vie de tournée peut s’avérer difficile par moments, l’artiste constate néanmoins une tendance des plus encourageantes quant à la soif de concerts des mélomanes canadiens, de même qu’ailleurs sur le globe. "Si je compare cette tournée avec celle que j’ai faite il y a six ou sept ans, ça marche super bien! Il y a plein de gens qui vont voir des concerts maintenant", constate-t-elle, soulignant l’observation du même phénomène par plusieurs confrères musiciens. "À un moment donné, à la fin des années 90, les gens n’allaient plus tellement aux concerts, particulièrement dans les petites villes… Mais ça s’est revitalisé un peu partout au Canada. Je pense que c’est possiblement à cause du succès qu’obtiennent plusieurs groupes d’ici, et il y a beaucoup de fans qui semblent vouloir participer à tout ça. Je crois que la musique a remonté un peu; il y a eu un bon boost!" Après des vacances bien méritées cet été, Julie Doiron reprendra la route dès l’automne, une nouvelle galette dans son baluchon.
Le 3 mai à 21h
À la Galerie Rouje
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