Lorraine Vaillancourt : Retour dans le présent
Musique

Lorraine Vaillancourt : Retour dans le présent

Lorraine Vaillancourt sera de passage à l’OSQ à l’occasion du Concours de Concertos canadiens, une prestigieuse compétition de jeunes talents gratuitement ouverte au public. Une initiative qui décloisonne une pratique musicale parfois trop édulcorée.

De Turin, où elle a dirigé l’Orchestre de la Radio italienne, Lorraine Vaillancourt a trouvé le temps de passer voir l’OSQ pour deux journées de répétition avant de retourner aux préparatifs du Grand Concert annuel du Nouvel Ensemble Moderne (NEM) de Montréal, l’orchestre de chambre spécialisé en musique contemporaine dont elle est la fondatrice. "Il y a toujours une période d’adaptation lorsqu’on se commet à la direction d’un grand ensemble, explique-t-elle. Non pas que le volume de l’orchestre soit un problème, mais le temps alloué à la préparation est tellement court. Je suis très contente d’avoir obtenu deux journées supplémentaires avec l’OSQ. Les musiciens sont soumis à un régime d’assimilation très rapide où ils accumulent les concerts. Prendre le temps de parler des oeuvres avec eux, c’est fondamental." Par entêtement ou vigilance, Lorraine Vaillancourt continue de cultiver une résistance devant des pratiques budgétaires souvent commises au détriment de la musique et de l’expérience qui doit en résulter.

Le Concours de Concertos canadiens, que chapeaute l’OSQ, sera voué à la musique canadienne lors de l’épreuve finale à laquelle seront soumis les finalistes. Le concerto pour piano (1996-1997) de Denis Gougeon ainsi que le concerto pour clarinette, opus 37, de Jacques Hétu composent le programme final de cette épreuve. Deux compositeurs qui ne sont pas étrangers à Lorraine Vaillancourt. "Ce n’est pas un répertoire trop déstabilisant ou complexe, précise-t-elle. Ça demeure facile d’approche pour l’auditeur. Le concerto de Denis Gougeon, par exemple, laisse une place prédominante au piano, sans rupture, avec un accompagnement traditionnel de la part de l’orchestre. Le pianiste Richard Raymond, qui est membre du jury cette année, en avait fait la création à l’époque." Une approche qui est chère à la chef d’orchestre. "Les concours, en général, sont peut enclins à s’ouvrir au répertoire contemporain, dénonce-t-elle. L’évaluation est concentrée sur le répertoire romantique, ce qui est quand même inclus dans le Concours de Concertos canadiens, mais ils sont exempts de toute forme d’exploration. Pour les chanteurs, par exemple, que faut-il faire pour comprendre qu’il est essentiel pour eux d’être en contact avec un répertoire ancré dans le présent? La musique est encore beaucoup trop segmentée."

Le Concert Gala est le point culminant de ce concours et laisse place à la création avec une commande de l’OSQ offerte au compositeur Denis Dion: Quand le hasard se dessine un destin. Elle sera jumelée à Corrente II du compositeur finlandais Magnus Lindberg. "Corrente est une oeuvre que j’aime beaucoup, que nous avons jouée avec le NEM dans sa forme originale pour orchestre de chambre, indique Lorraine Vaillancourt. C’est une écriture très virtuose et énergique; il aime les cuivres. Lindberg a cette prédisposition à regrouper sous forme de grandes sections solistes une écriture très fluide et colorée." Un bonus que s’est offert Lorraine Vaillancourt, témoignage d’une passion contagieuse.

Épreuve finale
Le 2 mai à 20h

Concert Gala
Le 3 mai à 20h
Au Grand Théâtre

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