Musique

Artist of the year, Cancer Bats, Festival des Musiques et du Monde, Willie Nelson, Quasar, Raising The Fawn : Brèves Musique 2006-04-27

Artist of the year

Joyeux métissage texturé de disco, de hip-hop et de gros funk sale, Cut Disco, le dernier album du quatuor montréalais Artist Of The Year se démarquait de l’électro-glitch minimal quelque peu éparpillé de The Gala en faisant preuve d’une bonne dose de dérision et d’ingéniosité. En attendant une troisième galette, les bidouilleurs, maîtres des rythmes hachurés et du copier-coller, convient les amateurs de grooves solides à une soirée festive et ludique. Armés de titres béton tels que Let Me Smell Your Mum et Bling Bling, ces gars savent comment mettre le feu à une salle et faire bouger les masses. Loin du simple projet de laptop, AOTY est un combo organique au groove résolument moderne (avec batterie, basse et guitare), mais dont les racines sont bien ancrées dans le passé. Déhanchements assurés! Le 28 avril au Divan Orange. (S. Martel)

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Cancer Bats

Il a seulement suffi de voir Cancer Bats à l’oeuvre pendant deux chansons, lors d’un concert en première partie de Cursed, pour nous convaincre que le groupe torontois était à surveiller de près. Depuis quelques semaines, le clip de la chanson One Hundred Grand Canyon (disponible au www.cancerbats.com) tourne régulièrement sur MuchMusic et MuchLoud, tandis que le quatuor composé du chanteur Liam Cormier, du guitariste Scott Middleton, du batteur Mike Peters et du bassiste Andrew McCracken complète l’enregistrement de son premier disque. L’album, qui devrait sortir le 6 juin 2006 (666, la journée satanique par excellence!), offrira un mélange de hardcore, de metal sudiste (à la Down) et de punk rock. On pourrait aussi dire que Cancer Bats fait du "dancing hardcore". Le 1er mai aux Foufounes électriques avec Cephalic Carnage et Life Once Lost. (C. Fortier)

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Festival des Musiques et du Monde

Marta Gomez

Quand les bourgeons pointent le bout du nez et que les petites pousses vertes font irruption dans tous les branchages, c’est qu’il est temps de regarder la programmation du Festival des Musiques et du Monde (qui se poursuit jusqu’au 30 avril)! Seize printemps que cette manifestation, qui a fait sa marque sous l’emblème MMM, nous suggère des rencontres inédites. Le sigle désignait au tout début les showcases orchestrés par Liette Gauthier, une rare entremetteuse qui adore mélanger les contextes, les cultures et les musiciens pour créer des saveurs à faire pâlir madame di Stasio. La directrice artistique s’est encore surpassée cette année avec Agua Dulce, un concept inspiré du dernier compact de la chanteuse colombienne Marta Gomez et qui nous entraîne dans la chaude mer des Caraïbes. D’où l’idée de mélanger les rythmes traditionnels de cette région (cumbia, bambuco, tonada) avec ceux du Venezuela voisin (comme le joropo). Faites entrer dans la danse un artiste péruvien de passage, Lucho Quequezado, avec ses valses et ses landos, trois Argentins qui font onduler le tango et la milonga. Ajoutez deux dissidents du Mexique et d’Italie, un fougueux guitariste flamenco du Costa Rica et faites arbitrer le tout par un authentique griot malien, Bala Tounkara avec sa kora. Le pire, c’est que tout ce beau monde va se retrouver comme des poissons dans l’eau…. Le 29 mai, à la Maison de la culture Ahuntsic. (R. Boncy)

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Willie Nelson

Natif d’Abbott au Texas, Willie Nelson a dû trimer dur avant d’être finalement reconnu par le grand public au milieu des années 70. Après avoir passé les sixties à oeuvrer dans l’ombre et à écrire des tubes pour d’autres artistes tels Ray Price, Patsy Cline ou Billy Walker, la parution en 1975 de Red Headed Stranger lui apportait enfin le succès, d’autant plus mérité que Nelson figurait parmi ces hors-la-loi du country, évoluant à l’écart de la toute puissante industrie de Nashville. Gospel, folk, blues, jazz, country et reggae auront garni au fil des ans son impressionnante discographie, récemment enrichie d’un hommage à une grande disparue du country, You Don’t Know Me: The Songs Of Cindy Walker (Lost Highway). Quelques jours après son 73e anniversaire de naissance (30 avril), le membre du Country Music Hall of Fame sera en concert au Centre Bell, le mercredi 3 mai à 19 h 30. (P. Ouellet)

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Quasar

Sacrées soirées avec le quatuor de saxophones Quasar, qui présente une troisième édition de sa série In Vivo, qui mêle improvisation et composition, humour et… panique! C’est en effet inspiré par l’univers du groupe Panique, fondé par Alexandro Jodorowsky, Roland Topor et Fernando Arrabal, que le directeur artistique des soirées, Jean-Marc Bouchard, a préparé ce programme double. Quasar invite pour l’occasion les compositeurs Julien Roy (dispositifs électroniques) et Michel Frigon (langue inventée et roues libres). Généralement astreints à interpréter des partitions de musique contemporaine dans lesquelles chaque son est méthodiquement noté, les membres de Quasar se paient une pinte de liberté à travers ces deux concerts d’une heure, indépendants, mais complémentaires, durant lesquels on promet de surprendre le public. Les 4 et 5 mai, à 20 h, à la Sala Rossa. Infos: www.quasar4.com (Réjean Beaucage)

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Raising The Fawn

photo: Jamie Campbell

Lancé en 1997 par John Crossingham (l’un des membres de la grande famille de Broken Social Scene) sous la forme d’un projet solo, Raising The Fawn a depuis connu plus d’une transformation. Si différents musiciens se sont joints à lui pour ensuite quitter le navire, l’équipe semble aujourd’hui avoir trouvé sa stabilité sous la forme d’un trio. Il s’agira d’ailleurs de la toute première fois que se retrouvera sur scène le même alignement de musiciens que lors de la session d’enregistrement (la troisième et plus récente parution, The Maginot Line vient tout juste de paraître sur Sonyc Union). Autour de la voix délicate et de la guitare de Crossingham, s’apposent donc la voix et le jeu de basse de Scott Remila ainsi que les rythmes de Dylan Green. En résulte un rock aux structures souples, tantôt intimiste, tantôt plus éclatant. Le 6 mai au Main Hall avec In-Flight Safety et Guillemots. (C. Risler)