Codes d'accès : De l'électricité dans l'air
Musique

Codes d’accès : De l’électricité dans l’air

Codes d’accès confie au compositeur Martin Bédard l’organisation de trois soirées qui montrent l’électro dans tous ses états. De la musique sur le 220!

Après cinq ans au Conservatoire de musique de Montréal dans le giron de l’électroacousticien Yves Daoust, Martin Bédard poursuit actuellement un doctorat à l’Université de Montréal auprès de Robert Normandeau. C’est comme compositeur, à travers les soirées Tentacules, qu’il a d’abord mis les pieds chez Codes d’accès, une société qui vise à faire connaître les jeunes compositeurs et interprètes en musique(s) contemporaine(s). "Au fil des années, explique-t-il, j’ai fait connaître ma vision des choses aux autres membres de Codes d’accès, qui était surtout axé sur la musique instrumentale. Il n’y a plus que Réseaux qui fait de l’acousmatique; le NEM offre une tribune de musique mixte à tous les deux ans… La relève en électro reste assez mal servie, même si les soirées Tentacules organisées par Louis Dufort leur offraient une petite place. Un événement de trois soirs comme "Les machines à communiquer", c’est une belle occasion de découvrir ce qui se fait."

Ces trois soirées offrent en effet un panorama assez large de la création électroacoustique, et sans jamais sombrer dans l’électro-boum-boum. La première soirée fera entendre des musiques automatisées, créées directement sur ordinateur ou utilisant divers logiciels de traitement pour modifier les sons captés (comme dans Douce tempête, opus 2, d’Olivier Bélanger, où c’est le son de la salle qui servira de matière de base, que le public pourra d’ailleurs modifier grâce à un contrôleur). Alexandre Burton programme une machine à oublier, Georges Forget transforme l’écriture en musique et Sylvain Pohu met des algorithmes dans la poésie de Claude Gauvreau. "Les acousmaticiens travaillent aussi aujourd’hui avec des ordinateurs, explique Bédard, mais c’est le traitement qui est différent, puisque l’acousmatique favorise la prise de son et l’art du montage, tandis que les musiques automatisées favorisent un processus plus organique à partir des outils de synthèse de la machine."

Lors de la deuxième soirée, consacrée à la musique mixte, c’est du côté des interprètes que l’on trouvera la relève: le saxophoniste Sylvain Houle jouera avec la musique préenregistrée de Paul Dolden, la violoniste Émilie Paré avec celle de Bernard Parmegiani, le hautboïste Daniel Lanthier avec celle de Luciano Berio et le guitariste Jimmie Leblanc avec celle de Stéphane Roy; seul Martin Ouellet, manipulateur de flying can, verra le son de son instrument être modifié en direct pour la pièce de Jean-François Laporte.

Les acousmaticiens débarqueront le dernier soir, avec une armada de haut-parleurs. On pourra découvrir des commandes de Codes d’accès à Christian Bouchard et au groupe Milliseconde Topographie, ce dernier proposant une vidéo-musique. Les cinq autres oeuvres entendues (de James Duhamel, Martin Bédard, Delphine Measroch, Mathieu Marcoux et Nicolas Bernier) ont été primées par la SOCAN ou la Communauté électroacoustique canadienne. Beaucoup de matière, mais le directeur artistique ne cherche pas à ce que le public se prenne la tête: "Ce sont en général des oeuvres courtes qui exigent une concentration raisonnable. Les concerts durent en moyenne 75 minutes, alors c’est une qualité d’écoute qui fait que l’on ne devrait pas sortir de là épuisé." Au contraire, on devrait plutôt en être rechargé!

Du 27 au 29 avril
Au Théâtre La Chapelle
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