Galaxie 500 : Dans une autre galaxie
Musique

Galaxie 500 : Dans une autre galaxie

Galaxie 500 revient sur les routes du rock après une pause d’un peu moins de deux ans. Rencontre avec le guitariste et pilote Olivier Langevin.

Lorsque Olivier Langevin remisa son Galaxie 500 au cours de 2004, il ne subsistait aucun doute dans sa tête: il reviendrait bien vite au volant de la formation rock abrasive, mais il devait d’abord donner un coup de main à ses amis, ceux-là mêmes qui l’ont fait connaître du public québécois. "Je devais réaliser Planter le Décor de Fred (Fortin) et les Nouvelles Lunes de Mara (Tremblay), explique Langevin. Ce travail me bouffait beaucoup d’inspiration. Ce n’est pas comme lorsque je réalise les Dales Hawerchuk, où je supervise plus qu’autre chose. J’étais plus impliqué dans la création. Puis, en 2005, j’ai joué sur scène avec Fred et Mara. À la fin des tournées, j’étais brûlé raide, mais j’ai tout de suite plongé dans la composition pour Galaxie."

Fruit de ses efforts, Le Temps au Point Mort témoigne justement de l’année passée sur scène avec Fortin. Plus atmosphérique, la première moitié du compact lancé cette semaine évoque les mêmes atmosphères rock psychédélique, mélodiquement beatlesques et très riches en textures sonores; un croisement entre Planter le Décor et la propension plus sale et rentre-dedans de Galaxie. La deuxième moitié nous ramène en territoire connu avec ses riffs blues rock de party, ancienne marque de commerce du groupe. "Si je n’avais pas écouté les commentaires des autres, je n’aurais même pas mis sur disque ces pièces de party qui ne me ressemblent plus autant qu’avant. Le premier Galaxie, Gros Méné (qui ressuscitera bien un jour) et les Dales donnent déjà dans le genre. Je voulais marquer une évolution."

Ces nouvelles compositions nous amènent ainsi à revoir en quelque sorte les paramètres de la révolution "rock trash Lac Saint-Jean". Elle rime toujours avec fuzz, bières, filles et hockey, mais c’est comme si son instinct primaire, cette énergie brute sans lendemain si charismatique, se transformait pour devenir tout aussi percutante, mais plus réfléchie. "Je crois en fait qu’on a toujours eu ce côté plus intello. C’est juste qu’avant, on le noyait dans une tonne de fuzz. Il devenait moins évident. Le premier Galaxie a été enregistré avec un SM-57 (micro bas de gamme), fallait se casser la tête en maudit pour que ça sonne bien. Mais c’est ce qui nous fait triper. Nos pièces ont parfois l’air simple, mais elles comportent énormément de petits détails travaillés au maximum qui les rendent complexes. Je mets quiconque au défi de trouver à l’oreille les accords et la structure de Pop Citron sur le dernier disque de Fred. C’est un peu ça notre buzz. La pièce Big Bang du nouveau Galaxie, c’est la même note jouée pendant trois minutes: un la! Mais on la trafique, on y ajoute un paquet d’arrangements", explique le guitariste de 27 ans qui a composé la totalité des pièces du Temps au Point Mort.

Celui-ci a d’ailleurs jonglé avec l’idée de lancer l’album sous le nom d’Olivier Langevin. "Je vais sans doute le faire pour le projet disque, mais là, les gens attendaient le retour de Galaxie", qui inclut sur scène Fred Fortin à la batterie, Frank Lafontaine (Karkwa) aux claviers, Pierre Girard à la guitare et Vince Peak à la basse.

Les fans devront aussi s’habituer aux textes plus abstraits de Langevin qui, comme l’indique le titre du disque, comportent plusieurs références au temps. "Le rapport entretenu avec le temps me fascine. Exemple: pour une équipe de hockey qui perd 4 à 3 en troisième période, la dernière minute de jeu passe très vite. Mais pour l’équipe qui gagne, elle peut sembler durer une éternité. Surtout si l’action se déroule dans son territoire."

Parlant de hockey, au moment de l’entrevue, la série Canadiens / Hurricanes n’était pas commencée. Les prévisions de Langevin: "Si Steve Bégin revient au jeu, Montréal va battre la Caroline en sept matchs. Autrement… ça va être très difficile."

Le Temps au Point Mort
Galaxie 500
(C4 / DEP)