Marco Calliari : La croisée des chemins
Marco Calliari peut désormais être qualifié d’ex-Anonymus ou encore de barde italien à temps plein. Entretien avec un homme dont les racines se décroisent.
Depuis trois ans, Marco Calliari jonglait avec une carrière solo et le groupe culte métal qu’il avait fondé il y a 17 ans. La nouvelle pressentie est maintenant annoncée: les sentiers de Calliari et d’Anonymus se séparent officiellement. Le choix était affligeant. "On s’est retrouvés devant un mur. C’était une question de priorités et de temps. J’aurais voulu ne jamais avoir à prendre de décision. Il n’y avait aucune décision qui était la bonne", exprime-t-il, à la fois confiant et désolé.
L’engouement engendré par son premier album entièrement italien, Che la vita, sorti en mai 2004, était tout à fait inattendu. Né au Québec de parents de souche italienne, Marco contemplait depuis plusieurs années l’idée d’exprimer les sons de la culture qui avait bercé son vécu. Ce qui devait être un projet parallèle a pris une ampleur inespérée, et Calliari décida de s’investir dans l’entreprise, par pur plaisir. "Il y a vraiment une curiosité chez les gens. Et j’ai l’impression d’apprendre quelque chose aux gens", explique-t-il, fasciné par le phénomène.
"Il y a aussi la facilité de ce projet-là. Dès le premier show que j’ai fait, j’ai su que ça allait être simple. Les gens embarquent facilement, les médias viennent vers moi. Dans le métal, c’est différent. Ce sont des efforts constants pour tenter de faire ton nom. Ça fait du bien de relaxer un peu."
Relaxer est un mot bien drôlement choisi dans le cas présent. Constamment en tournée dans tous les recoins de la province, Marco s’est entouré de Lysandre Champagne à la trompette, du batteur d’Anonymus Carlos Araya, de l’accordéoniste Luzio Altobelli et d’Alexis Dumais à la contrebasse, qui donnent à ses concerts une véritable atmosphère de groupe, comme une deuxième familia pour Calliari.
Depuis, les projets s’empilent. Au menu, Marco nous offrira le 6 juin prochain son premier DVD, intitulé Al dente ("parce que je trouvais que le show était juste à point", ajoute-t-il), présentant un spectacle enregistré ce printemps au Lion d’Or à Montréal, une panoplie d’extraits de tournée, et même des recettes de sa mère. Il y aura aussi l’album hommage à Serge Fiori, sur lequel il interprétera entre autres Dixie en français et en italien. Le festin se poursuivra avec un deuxième album, à paraître en novembre 2006, composé uniquement de multiples versions de chansons italiennes qui meublent ses spectacles depuis les débuts de l’aventure. Et comme dessert, on projette même un troisième album, fait de compositions italiennes et québécoises, pour l’automne 2007. Buon appetito.
Le 11 mai à 20h
À la Salle Jean-Despréz
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