The Lovely Feathers : Musiciens malgré eux
Si les Lovely Feathers ne prévoyaient pas vraiment faire carrière en musique avec leur pop-rock éclaté, les voilà pourtant propulsés dans ce qui semble en être une.
La tournée Pop-Off du Festival Pop Montréal présente quelques fleurons de la scène émergente montréalaise aux publics de l’extérieur de la Métropole. Alors que Malajube et The Hot Springs étaient de la partie l’an passé, l’équipée qui parcourra le Québec, l’Ontario et les Maritimes comprend cette année les Duchess Says, We Are Wolves et The Lovely Feathers.
Cette dernière formation, dont on a souvent comparé le son et l’excentricité à ceux des défunts Unicorns, a de quoi se surprendre: il y a deux ans, elle effectuait ses tout premiers pas en tant que groupe. Rien n’était alors bien sérieux dans l’esprit de ces cinq musiciens, la vingtaine à peine entamée: "Nous étions à l’université quand nous avons commencé. C’était plutôt à titre d’activité parascolaire, question de se détendre un peu et de gérer notre stress", affirme le chanteur et guitariste Mark Kupfert qui, au moment de l’entrevue, venait tout juste de passer une nuit à la bibliothèque de l’Université McGill afin de préparer un dernier examen avant d’obtenir son bac en études classiques.
"Cela me plairait bien de devenir professeur au secondaire, mais maintenant que mes études sont terminées, je souhaite profiter de ce moment de liberté temporaire pour me consacrer à la musique et partir en tournée." Si le musicien dispose d’un peu de temps, il apparaît presque miraculeux que les autres membres aient aussi réussi à se libérer de leurs occupations: certains travaillent, un poursuit des études en médecine alors qu’un autre partage sa vie entre Montréal et la Corée du Sud, où habite sa copine.
L’aventure s’est donc concrétisée quand Kupfert s’est porté volontaire pour jouer lors d’un événement organisé par l’Université. "La performance était loin d’être au point, mais quelqu’un dans l’assistance nous a approchés pour jouer lors d’une soirée-bénéfice. Cela nous a donné une raison de jouer ensemble à nouveau." Et les événements se sont ensuite enchaînés à un rythme effréné: depuis, ils ont enregistré un premier démo, My Best Friend Daniel, qui leur valut le titre du secret le mieux gardé de la scène indie-rock montréalaise, puis un premier album, Hind Hind Legs, paru il y a quelques semaines sur la nouvelle étiquette Equator, qui compte aussi Island dans ses rangs. Cet opus, dont le ton oscille entre le sérieux et l’ironie, a été réalisé par James Shaw, membre de Metric avec qui ils ont pris part à une tournée l’automne dernier. "Cet homme a l’habitude du métier, comparé à nous qui n’avions presque pas d’expérience d’enregistrement et de tournée… bref, qui ne connaissions rien… Il a trouvé que nous avions une belle naïveté, je crois!"
Et qu’en est-il de cette pluie de comparaisons avec les Unicorns? "Je sais… Tout le monde nous en parle… c’est étrange!" s’exclame le musicien sitôt la question abordée. "Mais je ne comprends pas très bien. Nous n’avons jamais écouté les Unicorns, je ne savais pas qui ils étaient quand on a forgé notre propre son, et nous sommes beaucoup moins expérimentaux. C’est peut-être parce que nous sommes deux chanteurs…" Ressemblance ou pas, faudra les voir sur scène où, paraît-il, ils déploient une énergie peu commune.
Le 11 mai à 21h
Avec Duchess Says et We Are Wolves
Au Kashmir
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