Les Anges Vagabonds : Ange gardien
Musique

Les Anges Vagabonds : Ange gardien

Les Anges Vagabonds quittent l’avenue du Mont-Royal pour la rue Rachel Est. Entretien avec la cofondatrice du magasin de disques indépendant.

Rencontrée dimanche après-midi au nouveau local des Anges Vagabonds, la cofondatrice du magasin de disques indépendant, Michèle Méthot, peinturait, à notre arrivée, la façade du 72 Rachel Est en compagnie de son acolyte Serge Paradis. Cette nouvelle niche située tout près du boulevard Saint-Laurent s’avère en fait le troisième emplacement de la boutique qui a ouvert ses portes à Saint-Hyacinthe en 1998 pour déménager sur le Plateau presque trois ans plus tard. Voilà qui corrobore le nom donné au commerce soutenant la scène émergente depuis bientôt huit ans.

"À Saint-Hyacinthe, nous nous concentrions sur la vente de disques usagés, se rappelle Michèle. Nous avions eu des contacts avec la SOPREF (la Société pour la promotion et la relève musicale de l’espace francophone) et à notre arrivée à Montréal, nous nous sommes spécialisés dans la vente d’albums de groupes locaux."

Depuis ce changement de cap, le magasin fait partie intégrante de la scène indépendante. Les Anges ont produit plusieurs concerts en ville (les fameux Cabarets des Anges), ont invité plusieurs artistes en prestation acoustique et ont même reçu Alex Jones en bed-in: le chanteur de WD-40 a en effet passé huit heures couché dans la vitrine du magasin en 2002. "Lorsque la boutique a ouvert ses portes à côté de mon appartement, je croyais qu’il s’agissait d’un ixième magasin de disques usagés", explique le chanteur-conteur Michel Faubert, premier porte-parole du commerce et à l’affiche du prochain spectacle organisé par la boutique avec Galaxie 500, Ève Cournoyer, Gatineau, Les Dales Hawerchuk, Dany Placard, Les Zapartistes, Pilgrim, Jérémie Mourand, Vincent Vallières et La Cage de Bruits. "Mais en regardant sa vitrine, j’ai vite constaté la place de choix qu’il réservait aux artistes de la relève."

À cette époque, Les Anges avaient pignon sur l’avenue du Mont-Royal; une page tournée en mars dernier, lorsque le propriétaire de l’immeuble décida de ne pas renouveler le bail du commerce. "Sur le coup, la nouvelle nous a complètement renversés", lance Michèle. Annoncé trois ans plus tôt, ce non-renouvellement aurait sans doute eu raison du disquaire, mais en 2006, les reins du commerce étaient assez solides pour qu’il ferme ses portes une quarantaine de jours afin de se reloger. Le nouvel engouement pour la relève d’ici (Pierre Lapointe, Malajube, Arcade Fire, Navet Confit, DobaCaracol, Les Trois Accords) n’est pas étranger à l’augmentation constante du chiffre d’affaires de l’entreprise. "Avec le temps, le nom de la boutique a fait son chemin. Les auditeurs de CISM et CIBL (Radio Montréal) savent qu’ils y trouveront les disques des artistes entendus." Reconnaissants, les musiciens envoient même leurs fans aux Anges comme lorsque Malajube a annoncé sur scène que ses t-shirts y étaient en vente.

Dans le plus petit local situé rue Rachel, les chandails et les disques des groupes locaux formeront l’essentiel de l’inventaire des Anges Vagabonds, qui abandonneront graduellement la vente d’albums usagés. "Maintenant plus près du boulevard Saint-Laurent, nous voulons rejoindre davantage la scène anglophone. Nous souhaitons même créer un pont entre les mélomanes anglos et francos qui ne se mélangent pas vraiment à Montréal."

La boutique rouvrira ses portes le samedi 13 mai.
Spectacle de réouverture le jeudi 11 mai
Au Lion d’Or
Billets en vente aux Anges Vagabons, au Cheval Blanc et au Quai des Brumes