Yngwie Malmsteen : Voyage au bout du manche
Yngwie Malmsteen poursuit son périple aux confins du métal et de la musique classique, repoussant sans cesse les limites du manche de guitare. Déchiquetage de gammes 101.
Dans la lignée des abuseurs de six cordes à la Eddie Van Halen, Steve Vai ou Joe Satriani, le Suédois Yngwie Malmsteen captive les fervents de vitesse sur guitare depuis plus de deux décennies. Lorsque d’outre-mer point la reconnaissance et qu’il s’embarque pour l’Amérique vers le début des années 80, il n’a même pas 20 ans. "J’ai commencé à jouer très jeune, explique-t-il depuis l’autobus de tournée l’emmenant de la Virginie au Connecticut. J’ai eu ma première guitare vers l’âge de cinq ans. Puis, vers sept ou huit ans, j’ai entendu l’album Fireball de Deep Purple; j’en ai beaucoup aimé le son rock, mais je ne comprenais pas exactement comment cela fonctionnait. Ma soeur et ma mère écoutaient pour leur part beaucoup de musique classique, alors j’ai écouté énormément de Bach, de Vivaldi, puis plus tard Paganini. Et j’ai cru que c’était une bonne combinaison d’utiliser le son lourd du hard rock métal avec les tonalités et les concepts mélodiques du classique…"
Si Ritchie Blackmore et Jimi Hendrix figurent parmi les principales influences rock du guitariste, le violoniste italien Niccolo Paganini (1782-1840) est sans doute son plus grand héros musical. "Il était vraiment l’extrême virtuose du violon; ça a été extraordinaire pour moi de constater tout ce qu’il avait fait. Il m’a donné envie de faire la même chose avec la guitare…" Paganini fut aussi parmi les premiers à goûter au rock’n’roll way of life, ses excès ayant été largement documentés. Le disciple a-t-il emprunté la même voie? "Non, non; pas du tout, rigole-t-il. Je suis une personne très tranquille…" Quelque peu surpris par cette réponse, nous osons lui demander ce qu’il pense des extraits audio et vidéo circulant sur le Web, où on l’entend menacer de mort une co-passagère d’avion ou refuser âprement un beigne offert par un fan, avant de s’engouffrer dans un ascenseur bourré de groupies. "C’est un peu comme lorsque la température est mauvaise à l’extérieur; tu n’aimes pas ça, mais qu’est-ce que tu peux y faire? Hein?? Je crois qu’Internet est la source des pires maux. C’est une très, très mauvaise chose; je ne suis pas un grand fan…"
Flanqué de Doogie White (voix), Derek Sherinian (claviers), Mick Cervino (basse) et Patrik Johansson (batterie), Malmsteen vient offrir sur scène une revue de ses plus grands succès, de Rising Force (1984) à Unleash the Fury (2005). Puis à tous ces critiques au fil des ans ayant dénoncé l’absence de subtilité et d’émotion dans son art plutôt axé sur la technique, il rétorque: "Ils doivent être durs d’oreille; s’ils écrivent ça, ils sont de toute évidence sourds ou insensibles au talent. N’importe qui ayant le moindrement d’oreille musicale peut détecter de l’émotion dans mon jeu; oui, bien sûr, c’est très technique, mais c’est très émotif, passionné, et très dramatique aussi… Ceux qui ne ressentent pas ça sont visiblement sourds ou retardés, ou quelque chose du genre…"
Le 13 mai dès 15h
À l’Impérial, avec Blinded By Faith, Profugus Mortis, Southern Cross et MAG
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