Matt Mays and El Torpedo : Le droit chemin
Musique

Matt Mays and El Torpedo : Le droit chemin

Matt Mays and El Torpedo chevauchent la tonnante vague rock qu’ils ont vue naître sur les rives de leur fertile patelin de Halifax, filant d’un bout à l’autre du pays.

Tirons d’emblée quelques points au clair. Matt Mays n’est vraiment pas des plus volubiles. Peut-être la fête suivant le premier concert de la tournée, présenté à Victoria la veille de l’entretien, avait-elle été particulièrement bien arrosée pour le musicien et son groupe, déjà reconnus pour embrasser à pleine bouche le mode de vie rock’n’roll. Ou fort plausiblement parce que, tel que je l’ai constaté en lisant plusieurs entrevues en préparation de celle-ci, la vision de l’artiste sur son art se réduirait aisément à la célèbre ligne des Stones: "It’s Only Rock’n’Roll but I Like It." Car il faut bien le souligner, Matt Mays and El Torpedo ne réinventent pas la roue, encore moins le bouton à quatre trous. Seulement, après s’être fait un nom sur la bouillonnante côte Est, d’où il est originaire, le quintette commence à étendre ses ravages à la grandeur du pays, armé de son rock franc et rassembleur.

À la suite d’enviables apparitions en première partie de Blue Rodeo et de Sam Roberts, Mays (guitare, voix) et ses complices Jarrett Murphy (guitare, voix), Andy Patil (basse, voix), Rob Crowell (claviers) et Tim Baker (batterie) ont été choisis pour l’ouverture de nombreux concerts des Black Crowes ce printemps, ce qui ne sera pas sans faire mousser un émoi déjà en pleine effervescence depuis le dernier gala des East Coast Music Awards, tenu en février à Charlottetown. La formation y récoltait pas moins de quatre prix grâce à son disque éponyme lancé en mars 2005 (Sonic/Warner): album de l’année, enregistrement rock de l’année, groupe de l’année et simple de l’année pour Cocaine Cowgirl. "C’était génial, rapporte Mays. On n’aurait jamais pensé faire aussi bonne figure. On a été très surpris", admet-il, ajoutant n’avoir aucune idée de ce qui peut faire de Halifax une telle pouponnière à talents depuis autant d’années. "Ça doit être quelque chose dans l’eau ou un truc du genre, rigole-t-il. Il y a tellement de bons groupes qui viennent de là, c’est fantastique. Halifax est vraiment pleine de surprises et de bons groupes…"

Ayant d’abord fait paraître en 2002 un album solo, Matt Mays allait rapidement prendre goût à la dynamique et l’énergie de son groupe, baptisé en l’honneur d’une marque de cigares cubains. Et c’est avec le réputé réalisateur Don Smith derrière la console (Tom Petty, U2, Keith Richards, Bob Dylan et The Traveling Wilburys) que la formation a immortalisé les 14 morceaux de son disque. "C’était absolument fantastique, retient Mays de l’expérience. C’est toute une légende! Il a travaillé sur tant d’albums classiques… C’était vraiment un honneur de travailler avec lui, et on a beaucoup appris", ajoute-t-il, précisant avoir mis l’accent davantage sur l’émotion que sur la perfection technique.

Après ce concert en compagnie de leurs pairs de l’Est Wintersleep et The Novaks, Matt Mays and El Torpedo passeront l’été entre festivals et studio, prévoyant lancer le prochain album dès l’automne.

Le 18 mai
À la Sala Rossa