Labaïa Trò Mekanic : Je t'aime, mélancolie
Musique

Labaïa Trò Mekanic : Je t’aime, mélancolie

Bastion d’une culture davantage rock, la région enfante rarement des bands électro. Cependant, il arrive parfois une naissance inopinée, comme Labaïa Trò Mekanic. Entretien avec trois jeunes fous, qui espèrent tout de l’avenir.

Les membres de Labaïa Trò Mekanic n’ont pas un long parcours derrière eux: des souvenirs encore clairs du secondaire, quelques prestations pour des événements et des concours comme Cégeps en spectacle. Malgré cela, Frédéric Boisclair (guitare), Jérémie Émond (batterie) et Alexandre Turbide (claviers, échantillonnages) ne font pas dans la médiocrité. Toujours en quête d’une personnalité musicale mieux définie, ils débarquent avec la maladresse propre à la jeunesse – l’influence de Sigùr Ros est palpable -, mais avec sa fougue impétueuse aussi.

Les racines du groupe rock-électro-acoustique de Shawinigan ont poussé dans un univers ludique. C’est d’abord par pur plaisir que les musiciens se rencontrent. Puis, un certain concours les a amenés à considérer leur passe-temps avec plus de sérieux, à s’intéresser davantage à sa forme. "Au début, comme on faisait de l’instrumental, on se cherchait une chanteuse. On s’est rendu compte que ce n’était vraiment pas nécessaire, qu’on pouvait faire quelque chose avec nos instruments. À un moment donné, on s’est ramassés trois et on a décidé d’évoluer de cette façon. On n’a pas de basse dans le groupe. Et c’est ça qui fait que ça devient différent", signale le guitariste. Le percussionniste enchaîne: "On s’autosuffit. On est capables d’aller chercher ce qu’on n’a pas humainement avec la machine." De fait, les claviers et samplers occupent une large part de leurs compositions. Frédéric Boisclair ajoute: "Notre musique, c’est vraiment du collage. On n’a pas tout fait en même temps. Il peut y avoir une pièce qu’on a faite il y a cinq mois, mais qu’on n’a jamais trouvé quoi faire avec, qu’on va coller à une autre."

À peu près seul dans son créneau en région, Labaïa Trò Mekanic – dont le nom réfère à la grande présence de la machine dans le band – adore créer des atmosphères mélancoliques. "On n’est pas un groupe qui cherche le mouvement de danse. Ce qu’on aime, c’est faire voyager le monde", sourit Boisclair. Il semblerait que ce goût s’applique aussi aux entrevues; Alexandre Turbide arrive comme une tornade alors qu’on ne l’attendait plus. La conversation reprend de plus belle pour finalement se clore sur une question d’identité. "Là, on travaille. On essaye de trouver qui on est, on se définit. On est à l’âge où on ne sait pas encore qui on est. C’est la même affaire pour la musique. (…) Se définir, ça ne se reflète pas juste sur l’aspect qu’on a sur la scène. C’est un tout", conclut le claviériste.

Le 24 mai à 20h
Au Trou du diable
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