Madcaps : À pleines dents
Musique

Madcaps : À pleines dents

Les Madcaps s’amènent en concert pour présenter les pièces de leur deuxième album, High. Déjà bien en vue au Canada anglais, la formation trifluvienne poursuit son implantation au Québec.

"On a fait 37 shows dans le dernier mois et demi. On joue pratiquement six jours sur sept; c’est très intense!", confie le guitariste, chanteur et grand manitou des Madcaps, Frédéric Pellerin, filant sur une route entre Toronto et Ottawa. "Mais j’adore ça, assure-t-il. Des fois, ça peut être fatigant et difficile mais en général, c’est du plaisir plus qu’autre chose. À la base, c’est pour ça qu’on fait de la musique." Mais il faut en effet être un vrai mordu et avoir le sens du sacrifice pour rouler sa bosse dans le métier. Certains n’ont pas la trempe requise, ou ne sont pas prêts à tout laisser tomber pour le rock.

Entre le premier essai Whole World (2003) et le tout nouveau High (paru sur l’étiquette de Pellerin Voxtone : Caïman Fu, Malade Mantra, Lauren Posner et bientôt Viviane Audet), l’alignement en a subi les contrecoups. "On a une nouvelle bassiste, Marie-Anne Arseneault, et un nouveau batteur, Jérôme Chénard. Eux sont là depuis environ un an, et Benjamin Bergeron, un nouveau claviériste, s’est joint à nous il y a environ trois mois", relate-t-il. Le saxophoniste René de Montigny complète le quintette, enjolivé à l’occasion sur scène par la choriste Maranda Colin. "C’est sûr qu’on adore ça, la tournée, mais tout le monde n’est pas prêt à partir pour de longues périodes chaque année, à quitter leur blonde ou leur job. Parce que c’est vraiment un travail qui n’est pas sécuritaire du tout; tu ne peux pas avoir moins sécuritaire que ça!"

Et pour les groupes anglophones, la situation est doublement ardue au Québec, les quotas radiophoniques favorisant grandement les artistes francophones. Trop sévère? "Je dirais oui et non. Il y a vraiment de bons artistes francophones depuis quelques années, et il y en a plus pour tous les goûts, si on compare à quand moi j’étais adolescent; il y avait Jean Leloup et pas grand-chose d’autre. Je pense qu’il y a plus de choix intéressants aujourd’hui. Cela dit, je trouve qu’il devrait y avoir un genre de contenu canadien. Je sais que dans le reste du Canada, il y en a un, mais au Québec, tout va pour le francophone, et je trouve ça plate pour les artistes anglophones à qui l’on n’essaie pas de faire une place", ajoute-t-il, soulignant la féroce compétition offerte par les U2, Coldplay et nombreux semblables. De plus, le rock aux grooves soul-funk des Madcaps semble sortir des formats prisés actuellement. "Si tu regardes ce qui fonctionne, c’est soit assez soft, soit vraiment garage; on dirait qu’il n’y a pas d’entre-deux, et c’est ce que je trouve un peu dommage parce qu’il y a un public pour ça; il y a des gens qui aiment ça, mais des fois, c’est la diffusion qui manque. Mais regarde, nous autres, on comprend les règles, puis on se débrouille, et de plus en plus les gens savent qui on est, alors on ne va pas se plaindre…" En attendant de les voir se démener en chair et en os, on peut visionner le vidéoclip de No Way Out, disponible sur le site du groupe (www.themadcaps.com).

Le 27 mai
Au Petit Chicago