Carl Palmer Band : Trio classique
Carl Palmer, célèbre batteur du trio Emerson, Lake & Palmer, débarque en ville avec deux nouveaux amis, et balaye la nostalgie sous un tapis de guitare.
Quand Emerson, Lake & Palmer ont rempli le Stade olympique en 1977, l’équipement du trio remplissait trois "18 roues" et le concert impliquait la participation d’un orchestre symphonique. ELP étaient tout à fait le genre de groupe de rock progressif que le mouvement punk naissant traitait avec mépris de "dinosaure" (trop gros et trop vieux). Aujourd’hui, le batteur du groupe, Carl Palmer, revient en ville avec un nouveau trio pour se produire au Medley. Et il pourrait bien y avoir d’anciens punks dans la salle…
Le nouveau power trio de Palmer est tout ce qu’il y a de classique: guitare, basse, batterie. Guitare? Eh oui! si le trio reprend des oeuvres que le claviériste Keith Emerson a marquées avec son jeu très original, c’est un guitariste qui a la lourde tâche de mener la barque. Rejoint chez lui, Carl Palmer explique: "Ça ne me semblait pas une très bonne idée de chercher à imiter ELP; ça me semblait malhonnête. J’avais envie de rafraîchir ces musiques, de les offrir d’une manière nouvelle; je les propose ainsi en Europe depuis cinq ans et ça marche très bien!" Non seulement Palmer n’a-t-il pas cherché à remplacer Emerson, mais il n’a pas non plus voulu d’imitateur du bassiste/chanteur Greg Lake: "Nous donnons un concert entièrement instrumental. C’est de la musique pour adultes! Je crois que la musique se suffit à elle-même parce que nous faisons, entre autres, beaucoup d’adaptations d’oeuvres classiques."
En près de deux heures, le virtuose britannique et ses comparses, le guitariste Paul Bielatowicz (il remplace Shaun Baxter, qui a transcrit les oeuvres originales pour la guitare et est malheureusement décédé aujourd’hui) et le bassiste Stuart Clayton, offrent bien sûr quelques classiques d’Emerson, Lake & Palmer (Tarkus, Trilogy, Tank), mais revisitent aussi le répertoire classique, un trait qui rappelle la manière d’ELP (à qui l’on doit une magnifique interprétation des Tableaux d’une exposition, de Moussorgski). On pourra donc entendre des interprétations d’oeuvres de Carl Orff (Carmina Burana), de Rimsky-Korsakov (Le vol du bourdon), de Prokofiev (Roméo et Juliette, Enemy God) et, bien entendu, d’Aaron Copland (Hoedown, Fanfare for the Common Man); l’homme m’a tout dit, mais je vous laisse quelques surprises. "Comme vous le voyez, poursuit Palmer, ce n’est pas que du ELP, et puis c’est un groupe dans lequel la guitare tient une place très importante; le son est très différent de celui de ELP."
Il faut bien le demander… Verra-t-on un jour une réunion d’Emerson, Lake & Palmer? "Non, je n’imagine pas que ça puisse arriver. J’ai déjà dit que nous n’avions pas fait le meilleur disque que nous aurions pu faire, mais ça ne veut pas dire qu’il soit à venir… Mais si je suis honnête, je peux vous dire que dans un cas particulier, un Live Aid par exemple, je serais tout à fait partant pour utiliser ELP, pour une bonne cause. Maintenant, ce que je dis n’engage que moi!"
Le 27 mai
Au Medley
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