Guy Brière : Récits printaniers
Guy Brière jongle avec différentes facettes de l’art. Enseignant en ébénisterie, il signe Traces et Contrastes, son premier album.
Une âme masculine brodée de sensibilité, Guy Brière lance son premier essai au moment même où s’ouvrent les portes de la création. Car si "les jupes sont courtes/les jambes sont longues/à l’arrivée du printemps" (Traces et Contrastes), l’inspiration devient intarissable pour l’auteur-compositeur-interprète lorsque la neige disparaît.
Fin observateur, Brière a écrit près de la moitié de Traces et Contrastes dans l’ambiance d’un certain café de la rue des Forges à Trois-Rivières. Là, il a croisé des visages inconnus, capté au passage des conversations fragmentées, imaginé mille et une situations parfois cocasses, parfois tristes à mourir. Et c’est ce bouillonnement qu’il raconte dans les 13 titres de son disque: un drôle de gaillard fait une jambette à une jolie femme pour sortir de l’ombre; un autre gagne sa vie à coups de couteau; une boulangère dévoile son intérêt pour la chair… "Le gros de l’album repose sur les histoires, signale l’artiste. Il y a deux univers aussi. Il y a beaucoup d’humour et beaucoup de poésie. (…) Ce que j’aime beaucoup des univers, c’est qu’on voit le décor autour."
Enregistré l’hiver dernier sous les conseils de Bob Champoux (producteur), cet album est la somme d’au moins quatre années de travail. "Les premières chansons datent de 2001 ou 2002. Mais le projet a commencé en 2002. Je suis auto-producteur. Donc, la difficulté, c’était de ramasser des fonds pour enregistrer. J’avais même commencé la prévente de mon album en 2002 pour financer le projet", soutient l’artiste. Heureux de cette première production, il admet qu’il aurait rêvé d’un album double, où l’idée du contraste aurait été exploitée à son paroxysme. D’un côté, il aurait proposé des chansons rigolotes, de l’autre, des pièces délirantes. Mais le portefeuille a ses limites… Guy Brière s’est ainsi repris sur la forme, la couleur qu’il a donnée à son premier bébé, assez hétéroclite quant au genre musical. Blues, jazz, pop, rock se côtoient. "Je ne voulais pas faire dans l’uniformité. Je ne voulais pas d’un moule du début à la fin. Je voulais plusieurs univers différents", lance ce fan de Bori et de Thomas Fersen.
Guy Brière
Traces et Contrastes
(Indépendant)