L’Empreinte galactique : Jolie prophétie

"Nous, on n’existait pas avant le CONGA. On a existé pour le CONGA et on a gagné. On est arrivés premiers!" lance d’entrée de jeu Michel Lemay, le chanteur de L’Empreinte galactique. En effet, c’est ce band qui remportait la 17e édition du CONGA, concours de groupes émergents de l’Université Laval de Québec, en 2003. L’année suivante, il finissait bon premier aux Mardis de la relève. L’avenir s’annonçait prometteur. Puis, le silence s’est fait entendre. Certains ont peut-être alors pensé que la formation avait disparu dans un trou noir ou avait éclaté dans l’espace. À des lieues de tels drames, elle songeait plutôt à laisser sa trace dans le temps avec un premier album professionnel, La Prophétie.

Éric Blanchard, ancien guitariste d’Eonz, a été le maître d’oeuvre de ce projet. "Ça, c’est un réalisateur chamanique, poursuit Lemay. Le match s’est fait parfaitement entre L’Empreinte galactique et Éric Blanchard. (…) On s’est rencontrés lors de l’enregistrement de la chanson Première neige d’automne, aux Studios New Rock. Là, il faisait un contrat. Il m’a rappelé et m’a dit: "Heille! Mike. Moi, ça fait deux ans que je n’ai pas travaillé avec un band. J’ai lu tes textes comme il le faut et j’ai écouté toutes tes tounes, et c’est vraiment ça que je veux réaliser." Et il nous a donné la chance de faire un enregistrement d’une manière un peu extravagante."

Pendant six mois, le groupe a loué une maison à Saint-Mathieu-du-Parc, surnommée affectueusement le "chalet du rock". Là, il a préproduit et enregistré La Prophétie. "On a pu travailler à fond sur le projet. On a eu plus de pouvoir décisionnel, plus de temps pour le fignolage et… le buzz. Je pense que ce buzz, tu l’entends sur l’album."

Ce délire musical s’oriente dans différentes directions: la pop, le rock, le trad. Même chose pour les thèmes abordés. Comme l’âme humaine, le band ne se cantonne pas dans une seule émotion. "Non! Ce sont pas des tounes tristes. Ce sont des affaires intenses de la vie, qui demandent un certain niveau d’introspection pour bien les assimiler."

"Être une empreinte galactique, c’est laisser sa trace consciemment partout où l’on va. À chaque jour, à chaque minute. Et je pense que c’est aussi être un être conscient." C’est d’ailleurs cette ouverture d’esprit qui unit Daniel Lemay (guitare), Rami Renno (guitare), Carl Vaudrin (clavier), Sylvain Lamothe (basse) et lui-même. "Je pense à un couple. Pourquoi un couple après 30 ans s’aime encore? Qu’est-ce qui le lie? Fondamentalement, c’est quelque chose de très élevé dans la sphère de conscience. Parce qu’à un moment donné, ce n’est plus juste l’attrait physique. Quand tu travailles tout le temps avec tes meilleurs amis comme ça, c’est sûr qu’il y a des frictions. Plus que tu te vois, plus que tu es sujet à avoir des buzz et des frictions. C’est toujours un paquet de compromis. Qu’est-ce qui te lie? C’est parce que tu vas toujours dans les plus hautes sphères de la conscience", conclut Michel Lemay.

Le 7 juin
Au Maquisart

L’Empreinte galactique
La Prophétie
(Indépendant)