Shawn Phillips : La mélodie du bonheur
Musique

Shawn Phillips : La mélodie du bonheur

La musique de Shawn Phillips ne connaît pas de frontières, sauf peut-être celle de la mélodie. Comme artiste, il croit dans le pouvoir qu’a la musique de transformer des vies.

La vieille idole de bien des baby-boomers, Shawn Phillips, vient lancer chez nous son 19e album, No Category. Les problèmes sociaux se sont intensifiés et ont surtout beaucoup changé depuis 35 ans. L’auteur-compositeur-interprète y est de plus en plus sensible. The Man parle des emplois durs et ingrats, Most of Us Don’t Understand At All, de la difficulté des gens à s’intéresser à ce qui se passe ailleurs, Peace Song, bien sûr, traite de la solution à toutes les guerres: "J’ai un rôle de sentinelle. Je dois être attentif à ce qui se passe. Ma musique doit refléter ça. Les paroles nous permettent d’être à la lisière, la musique, de faire le saut. Dans Most of Us Don’t…, j’évoque un tremblement de terre qui a eu lieu en Italie en 1980; 8,6 à l’échelle de Richter. Je suis intervenu comme secouriste d’urgence. C’était comme une véritable zone de guerre. Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix de considérer la planète comme une grande famille. Il faut agir en dehors de notre petit cercle d’habitudes. La guerre n’est pas le plus grand des pouvoirs."

L’auteur de Woman aime toujours chanter la beauté de la femme, sa force, et ce qui la distingue des hommes. Que saisit-elle de plus? Est-ce que le fait qu’elle puisse donner la vie y est pour quelque chose? À 63 ans, Phillips est père d’un petit garçon de huit semaines, Liam. Comment vit-il cela? "D’abord et avant tout, les hommes craignent la douleur, pas seulement sur le plan physique mais aussi sur le plan émotif. Oui, le fait que les femmes portent des enfants fait une grande différence. Depuis que Liam est né, j’apprends quelque chose tous les jours à le voir s’émerveiller devant tout. Il y a beaucoup de peur dans les relations entre les hommes et les femmes. Il faut prendre le temps de laisser l’amour grandir, se développer." Dans One Way Ticket, Phillips nous avertit de ne pas essayer de changer la personne que nous aimons. Dans Fondest Dreams, il rend hommage à sa compagne des dernières années, Juliette.

Pour la production de No Category, Shawn Phillips a fait appel à Paul Buckmaster (qui a mis au monde les premiers Elton John) et à Peter R. Robinson, un compositeur de musique de cinéma. Les arrangements de cordes de Fondest Dreams et de Most of Us Don’t… sont superbes: "Si ça reste mélodique, cela devient une grande force. C’est l’industrie de la musique, qui est devenue très commerciale, qui veut nous cantonner dans des genres. Moi, je fais confiance à mon public pour qu’il me perçoive comme un artiste qui évolue." Le chanteur est particulièrement fier de cet album: "Pour sa production d’abord: le son, la qualité de la musique au service des chansons. L’enregistrement a été assuré par Rick Hart, qui a réalisé Dark Side of the Moon. Ensuite, pour la qualité des musiciens: Mike Miller (guitares), J. Peter Robinson (claviers), Leland Sklar (contrebasse) et Ralph Humphrey (batterie)." Pour la tournée de The Faces Re-Release Tour, Phillips sera accompagné de deux musiciens québécois à qui l’oeuvre de Phillips est familière, Sophie Desrosiers (violoncelle) et Jean-Philippe Gariépy (guitares).

Le 26 mai
Au Vieux Clocher de Sherbrooke
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