Think About Life : L'harmonie du chaos
Musique

Think About Life : L’harmonie du chaos

Think About Life effraie, surprend et séduit. Chose certaine, le trio montréalais ne laisse personne indifférent avec sa grisante pop trash dansante. Sûrement un des concerts à ne pas manquer cette année.

Depuis quelque temps nous parvenaient des échos fort élogieux à l’égard de la formation Think About Life. Prochaine sensation montréalaise, nous disait-on. Les attentes étaient donc plutôt élevées lorsqu’on a introduit dans le lecteur le premier album éponyme du groupe, paru début mai sur Alien8. Mettons tout de suite un point au clair: il n’est pas ici question de sonorités prédigérées, et aucune forme de subterfuge n’est mise en oeuvre pour en faciliter l’absorption. Facture crue, arrangements minimalistes et ambiances joyeusement disjonctées sont au programme. "J’avoue que j’ai eu un peu peur au début", nous confiait une collègue métropolitaine après les avoir vus en spectacle. La première écoute s’avère effectivement toute une expérience. Les claviers se font grinçants, les choeurs, explosifs, et les rythmes, complètement déjantés. Mais voilà, dès la seconde écoute, les mélodies ont fait leur nid au creux de notre tête, on se surprend à attendre impatiemment les revirements de tempos et on gigue frénétiquement de la patte. "La réaction initiale n’est généralement pas évidente", atteste depuis Seattle Graham Van Pelt, claviériste-choriste et principal compositeur du trio complété par Martin Cesar (textes, voix principale) et Matt Shane (batterie, voix). "Au départ, les gens semblent plutôt se demander: "Non mais, qu’est-ce qui se passe ici?" rigole-t-il. Mais ils se mettent habituellement à bouger assez vite!"

S’étant initié à la musique en interprétant les succès de Nirvana et Oasis à la guitare acoustique, Van Pelt a depuis succombé au charme des touches. "C’est arrivé très, très récemment, précise-t-il. Pratiquement avec la naissance du groupe. On a commencé en se basant sur le fait que je ne savais pas jouer de clavier et qu’on allait en extraire toutes sortes de sons étranges…" L’apprentissage d’un nouvel instrument apporte bien souvent un vent de fraîcheur créative et un pullulement de nouvelles voies à explorer. "Lorsqu’on a débuté, on voulait créer une sorte de groupe entre Lightning Bolt et Spazz, en y ajoutant des synthés avec bien de la distorsion. Mais on a fini par jouer de la musique pop", s’esclaffe-t-il à nouveau. Pop, certainement. Mais richement assaisonnée de disco électroïde, de hip-hop, de touches progressives, psych-rock et tout ce qui peut bien leur passer par la tête. Étonnante macédoine qui séduit autant qu’elle déroute. "Je présume que faire de la musique totalement accessible sur-le-champ ou une musique à laquelle les gens s’attendent, ça serait un peu ennuyeux, expose-t-il. C’est très agréable d’ajouter un peu de bruit et de folie à une jolie mélodie pop, et c’est intéressant de tenter d’aborder différents angles; c’est plus satisfaisant. Expérimenter pour arriver à une façon un peu bizarre d’exprimer la musique pop, c’est ce qu’on essaie d’atteindre…"

Le 8 juin à 22h30
À la Galerie Rouje, avec Telefauna
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