Hervé Niquet : Bonne Nouvele!
Le chef français Hervé Niquet annonçait en novembre 2004 la mort de La Nouvele Sinfonie, faute de soutien du CALQ. La voici pourtant qui revit, pour notre plaisir.
La Nouvele Sinfonie a été fondée chez nous en 2002 par le chef Hervé Niquet, que l’on connaît surtout pour l’exploration du répertoire baroque qu’il poursuit avec son ensemble parisien, le Concert Spirituel. L’orchestre montréalais a ceci de particulier qu’il se consacre à un répertoire français méconnu, voire inconnu, d’oeuvres pour orchestre des XVIIe et XVIIIe siècles, interprétées sur instruments d’époque. Le chef annonçait lors du troisième programme de La Nouvele Sinfonie, en novembre 2004, que l’orchestre ne pouvait plus continuer sans un soutien adéquat du CALQ, et tirait, en conséquence, sa révérence.
Après avoir remporté un Opus du Conseil québécois de la musique pour sa dernière production (Concert baroque de l’année au Québec), voilà pourtant l’orchestre qui présente un nouveau programme. Rejoint par téléphone à sa sortie d’une répétition du Concert Spirituel, Hervé Niquet explique: "Je crois que notre annonce a inquiété un peu les instances politico-musicales, parce qu’il faut quand même savoir qu’avec cet orchestre, le projet c’est quand même d’offrir du travail à une quarantaine de musiciens spécialisés au Québec." L’orchestre a été mis sur pied grâce à de l’argent français, celui de la Fondation BNP Paribas, dont on annonce maintenant le retrait. "La Fondation s’était engagée pour trois ans, puis, voyant que les choses allaient peut-être marcher, avait rajouté une année. Maintenant, il nous faudra trouver du mécénat sur le marché local."
Le programme La symphonie à Paris vers 1780 ne se limite pas au répertoire français. "C’est l’année Mozart, explique le chef, et il sera coincé entre Henri-Joseph Rigel et Étienne-Nicolas Méhul. Le premier est un Allemand qui a fait toute sa carrière en France, et acquis une grande renommée; Mozart l’a entendu lorsqu’il est venu à Paris et on se rend compte en écoutant ses symphonies qu’il a emprunté à Rigel certains de ses plus beaux thèmes. Quant à Méhul, c’est un peu le Beethoven français, qui s’inscrit donc à la suite de Mozart, dont nous offrirons la 39e Symphonie, une oeuvre intelligente et racée… J’allais presque dire française!" L’orchestre compte 45 musiciens, ce qui permettra d’offrir à ce répertoire la sonorité qu’il réclame: "Mozart détestait quand il avait moins de 40 musiciens, alors nous rétablissons l’équilibre et vous allez voir que ça va sonner du feu de dieu!"
Le 6 juin
À la Salle Pierre-Mercure
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