Les Fils de Teuhpu : Cuivres en délire
Les Fils de Teuhpu retraversent l’Atlantique afin de venir égayer quelques festivals d’ici avec leur pétulante fanfare. Et aussi, bien sûr, pour faire la bringue.
Toute une aventure que vivent Les Fils de Teuhpu, ensemble déjanté où se rencontrent folk, punk, ska, métal, swing, funk et une pléiade d’autres influences au carrefour de la tradition et de la modernité. Le groupe parisien est né il y a une dizaine d’années lors d’une partie de chaise musicale, et c’est dans la rue que Gilles Cadoret (basse), Kader Hadi (banjo), Benjamin Kurpisz (saxophone), François Martin (trombone), Nicolas Petit (batterie) et Rodolphe Salles (trompette) auront appris le métier. "Vu qu’on était un groupe acoustique, on avait cet avantage de ne pas avoir besoin d’électricité, expose François. Et c’est vrai que la rue, c’est une très bonne école dans la mesure où les gens ne s’arrêtent que s’ils ont le temps et si la musique leur plaît, ajoute-t-il, soulignant le contraste avec la captivité d’un auditoire en salle. "Ça nous a obligés à vachement nous donner et à faire tout ce qu’il fallait pour donner envie aux passants de s’arrêter et qu’ils se disent: "Tiens, ils sont marrants ceux-là! Je les regarde, je prends mon temps et je vais leur donner un peu d’argent…""
Aujourd’hui, la démente troupe s’affaire plutôt sur scène, à raison de quelque 130 dates par an. Cette année, elle a franchi le cap des 1100 spectacles, et voilà qu’elle s’amène à Tadoussac, au moment où paraît un album en concert enregistré au Québec, Fidèles Castors. "On essaie quand même de veiller à se garder un minimum de concerts acoustiques, poursuit-il. Au moins une fois par mois, dans un petit bar ou une fête, car on aime ça et on a encore ce désir de proximité et de chaleur humaine…" Autre dada de l’ensemble: jouer dans les endroits les plus saugrenus imaginables. Il compte déjà à son étonnant palmarès un arbre, des cabines téléphoniques, le sommet d’un bateau, en avion, en parapente, en train, dans une mare de boue… "On a joué dans beaucoup d’endroits incongrus, concède François. Ça nous a toujours plu de faire ce genre de performances, de rigoler et de faire un peu n’importe quoi…" Des idées pour le prochain épisode? "On est ouverts à toutes les propositions! rigole-t-il. Peut-être à Tadoussac, sur le dos d’une baleine; faudra en trouver une sympa! Ou un banc de bélugas; chacun sur le dos d’un béluga!!"
Avant même sa première visite chez nous, le groupe avait eu vent de la réputation fêtarde des Québécois. Satisfaits du rendement? "Ah, oui! On aime beaucoup le public québécois, lance-t-il, relatant au passage une nuit bien arrosée avec les gars du Nombre, récemment de passage en France. "Puis on s’est vraiment régalés à l’automne 2005! On a beaucoup ri, rencontré plein de gens sympas et on a été très agréablement surpris de la mélomanie du public: des gens très ouverts qui ne se cantonnent pas dans un genre de musique et qui aiment bien qu’on touche un peu à tout… On a fait trois semaines qui ont été fortement marquées de fêtes et de beuveries, et je pense que là, on revient 10 jours et ça va être la même chose, voire peut-être en plus grand encore!"
Les 8, 9 et 10 juin
Au site Molson Dry
Festival de la Chanson de Tadoussac