Ministry : L’exorcisme
Al Jourgensen de Ministry estime qu’il a exorcisé tous ses démons dans ses premiers albums. C’est pourquoi il tente aujourd’hui d’exorciser ceux qui hantent la Maison-Blanche.
C’est en tout cas ce qu’il dit dans la chanson Ass Clown: "I want to go to the circus / The circus of power / The circus they call Washington / A circle of dishonour / I want to round up the senators / Just like they did in Rome / Feed these Ass Clowns to the lions / Then I can go home".
Malheureusement, pour nous parler de ces puissants démons installés à Washington, ce n’est pas Al Jourgensen qui se trouve à l’autre bout du fil, mais plutôt le batteur de tournée Joey Jordison, de Slipknot. Même si la formation masquée n’a jamais caché son dédain à l’égard de l’administration Bush, on aurait préféré parler à l’instigateur de Rio Grande Blood, une salve musicale bien sentie contre l’actuel président des États-Unis et sa cohorte. Allons-y néanmoins avec les questions d’usage, à commencer par l’évidence: "J’ai rencontré Al en 2004. On se trouvait en Grande-Bretagne en même temps, lui pour la promotion de l’album Houses of the Molé et moi pour la tournée suivant la parution de Vol. 3: The Subliminal Verses (tous les deux parus en 2004). On est devenus amis, puis quand il a eu besoin d’un batteur pour la tournée MasterBaTour, j’étais le premier nom sur sa liste. Ça ne pouvait pas mieux tomber, puisque Slipknot prend une pause de quelques mois", explique Joey. Avis aux fans de Slipknot qui ont toujours rêvé de voir le visage de Joey, le batteur ne portera pas son masque de clown pendant sa virée avec Ministry.
Même s’il reconnaît ne pas être en mesure de répondre aux questions concernant les textes dénonciateurs qu’on retrouve sur Rio Grande Blood, Joey admet qu’il est parfaitement en accord avec le chanteur Al Jourgensen quant à leur contenu: "Al est quelqu’un de brillant, qui n’a pas la langue dans sa poche. Les textes de Rio Grande Blood sont le reflet de ce qui se passe en ce moment aux États-Unis. Ils sont intenses et dénonciateurs sur le plan politique. Évidemment, si je n’étais pas d’accord avec lui, je n’aurais pas accepté de le suivre en tournée", assure le batteur. Il tient néanmoins à préciser que peu importent les décisions prises à la Maison-Blanche, et peu importe leur impact à l’échelle internationale, il est persuadé de vivre dans le meilleur pays au monde: "Tout le monde a quelque chose à dire contre les États-Unis, mais moi, je suis américain, et je peux t’assurer d’une chose: même si je ne suis pas d’accord avec tout ce qui se passe à Washington, je suis fier d’être américain", affirme-t-il. Joey est également très heureux d’avoir l’occasion de jouer dans l’un de ses groupes favoris: "C’est beaucoup moins stressant de jouer de la batterie pour un autre groupe. Durant cette tournée avec Ministry, je n’ai qu’une seule responsabilité: me pointer à l’heure et avoir du plaisir. Qu’est-ce que je peux demander de mieux?"
Quant aux fans de Ministry, ils peuvent s’attendre à un concert du tonnerre, prévient Joey. "J’ai appris des chansons de chaque album, et on compte jouer au moins deux heures, tout dépendant du nombre de rappels que choisira de faire Al ce soir-là", conclut le batteur invité.
Le 11 juin à 20h
Au Théâtre Capitole
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