Genticorum : Passé recomposé
Genticorum est un autre de ces joyaux de la musique trad méconnus du grand public d’ici, mais qui possèdent pourtant une horde d’admirateurs un peu partout sur la planète. Nul n’est prophète…
La première chose qui frappe lorsqu’on ouvre le dossier de presse de Genticorum, c’est qu’on y retrouve autant de papiers (tous dithyrambiques, soulignons-le) en anglais qu’en français. Ce seul détail évoque une dichotomie qui se confirme: la musique québécoise traditionnelle – le trad, le néotrad ou le kèb, comme vous voulez – devient de plus en plus prisée hors de nos frontières, alors qu’ici, elle est encore – mais de moins en moins – victime de deux décennies de préjugés en forme de ceintures fléchées. "C’est vrai. La conjoncture n’a jamais été aussi bonne! Il y a plein de nouvelles avenues de réseautage parce que, mondialement, on remarque un engouement pour les musiques traditionnelles, qui se veulent une alternative à la musique pop de masse. Ce qui crée un contexte où les artistes ont plus de lieux où présenter leur musique, parce que les gens de l’industrie sont généralement plus ouverts, ayant senti un vent de renouveau pour le genre. Sans compter que les musiciens trad commencent à comprendre comment mettre en marché leur musique, et savent maintenant s’entourer d’une bonne machine promotionnelle. Ici, le trad est souvent perçu comme ringard, et se voit réduit à de la musique du temps des Fêtes ou de la Saint-Jean, alors que partout ailleurs, il est, à juste titre, considéré comme de la musique du monde, de la musique celtique avec valeur ajoutée, de la musique francophone ou de la musique folk pas mal plus excitante que bien des folks sur la planète!" explique, visiblement enthousiaste, Alexandre de Grosbois-Garand.
Aux FrancoFolies, il y avait auparavant une scène trad, où étaient programmées, bon an, mal an, une dizaine de formations. Bien que ce soit une bonne idée, ce regroupement créait aussi une certaine ghettoïsation de la musique trad. L’an dernier, les organisateurs ont donc choisi d’amarrer cette scène dynamique à la programmation régulière du festival.
Ainsi, cette année, à part Genticorum, on pourra également voir et entendre Yves Lambert et Les Tireux d’roches, dans la série Musique festive. Pour leur spectacle en plein air, les trois compères – qui s’entendent comme larrons en foire – Alexandre de Grosbois-Garand (voix, flûte traversière, basse), Yann Falquet (voix, guimbarde, guitare) et Pascal Gemme (voix, pieds, violon) ont justement choisi les pièces les plus festives de leur répertoire, composé de musiques traditionnelles québécoises mâtinées d’influences jazz et folk (américain, scandinave, celtique, breton, etc.) ainsi que de compositions originales, tirées de leurs deux albums, Malins Plaisirs (2005) et Le Galarneau (2002). Ça promet d’être toute une veillée de danse! "Nous, on fait ce genre de musique parce qu’elle nous passionne, certes, mais aussi pour défendre la cause de la musique québécoise ici et ailleurs dans le monde. Et puis, la musique demeure encore aujourd’hui un moyen privilégié de rassembler les gens et elle est, à mon avis, un des éléments qui contribuent à la paix dans le monde!"
Le 11 juin à 21 h
Au Monde Pop Desjardins
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