Gilles Vigneault : Bénéfices musicaux
Musique

Gilles Vigneault : Bénéfices musicaux

Gilles Vigneault a accepté d’être le porte-parole du festival de la chanson de Tadoussac. Il a donné une voix aux gens de Natashquan, il en donne aussi une à son public…

Parmi les nombreux plants qu’il cultive dans son jardin, Gilles Vigneault en entretient un plus discret que les autres. Il s’agit de Propos et Confidences (maintenant nommé Récital-forum), un spectacle intimiste où fondent les barrières entre le public et lui, où la parole devient universelle.

"C’est un modèle de spectacle que j’ai inventé il y a de ça une vingtaine d’années, alors que je voulais absolument rencontrer les étudiants. Pour rencontrer les étudiants, je trouvais ça plus sympathique de ne pas garder la parole pour moi tout seul, et de la distribuer un peu. (…) J’ai toujours rêvé que si j’avais l’occasion de donner une conférence, moi, je passerais la parole aux autres. Mais ça, c’est aussi se mettre sous la mitraille des questions. Et c’est intéressant parce que les questions nous fournissent la matière à faire semblant de répondre si on ne peut pas répondre, à tenter de répondre si l’on croit qu’on le peut un peu et à répondre quand on sait pertinemment bien les réponses, quand ce sont des questions simples", explique-t-il, alors à Rimouski.

La formule de cette soirée s’habille de simplicité. Accompagné du pianiste Bruno Fecteau, il interprète cinq ou six chansons en introduction, puis il devient la proie d’une foire aux questions, avant de conclure sur une note musicale. "Ça peut durer entre 1 heure 15 et 3 heures!" s’exclame-t-il. Tout dépend de la curiosité des spectateurs. Et il n’y pas de limite quant aux sujets abordés. "Il y a des gens qui m’ont demandé combien je gagnais par année. Mais j’étais incapable de répondre parce que je ne le sais pas!" dit-il en éclatant de rire.

Un tel exercice l’amène-t-il à aborder le monde et sa vie avec un nouvel éclairage constamment? "On est en éternel questionnement sans cela, affirme l’artiste. On n’a pas besoin des questions que nous posent les étudiants ou les gens pour se questionner soi-même. Parce qu’il faut rester, hors de tout doute, dans le doute. Il faut rester dans un doute constant et ne jamais être sûr, ni afficher, ni avoir trop de certitudes. Il faut aller dans l’espérance, au moins, qui est le commencement de la foi, en soi d’abord et dans les autres ensuite."

Les 9 et 10 juin
À la scène Desjardins
Dans le cadre du Festival de la chanson de Tadoussac