Pépé : Heureux qui comme Pépé
Musique

Pépé : Heureux qui comme Pépé

Pépé troque sa guitare sèche contre un vrai band qui sonne comme une tonne de brique, et réalise un grand rêve en se produisant sur la scène du Spectrum dans le cadre des FrancoFolies.

Dans un certain sens, Pépé et Lynda Lemay sont dans la même barque: les deux écrivent des textes d’une apparente simplicité… et se le font reprocher! L’une donne dans la banalité du quotidien, l’autre dans le pipi-caca-poil-pet. Or, il serait très injuste de les réduire à si peu.

Le principal intéressé fait peu de cas de ces critiques. Et il a bien raison. On ne reproche plus à Beckett d’avoir parlé des excréments, alors pourquoi s’en faire avec l’opinion d’autrui si l’on a envie de pondre une chanson sur les éclairs de génie qu’on peut avoir sur le bol des toilettes, sur un obèse qui mange gras, sur un gars qui aime tellement sa blonde qu’il en boirait son pipi ou une fille qui fait débander dès qu’elle se met à parler? "Je suis un clown des années 2000. Je sais que ça peut être péjoratif. Mais j’en suis au stade où je me fais des tounes drôles, des jouets pour me faire plaisir, pour me faire décrocher de la réalité. Je commence tranquillement à faire des tounes "profondes", mais tout de suite après j’ai envie d’en composer des niaiseuses. Je veux juste détendre l’atmosphère, le monde est trop sérieux et matérialiste. Même l’humour peut devenir malsain: des jokes de bébés morts ne peuvent être que les fruits d’une société tordue! Moi, j’ai besoin de rire de notre stupidité, de notre maladresse, de notre manque de tac ou de savoir-vivre. L’humour est un excellent canal pour passer des messages; cela dit, c’est sûr que certaines gens trop serrés des fesses pensent que rire est une bassesse. Pourtant, c’est une voie royale vers l’âme humaine. Les grands auteurs l’ont compris: il n’y a pas de tragédie sans comédie."

Et à force de mettre l’accent sur ses paroles, on en oublie peut-être l’essentiel: ce diable de Pépé a dans son carquois des mélodies d’une redoutable efficacité! "Je suis content que tu me dises ça, car je travaille fort sur mes mélodies. J’avais quatre ans quand je me suis mis au piano: ma mère en jouait, elle chantait, elle dansait dans les partys; et quand je la voyais jouer et donner du gros fun aux autres, je me disais: wow! j’aimerais ça avoir ce pouvoir-là!" C’est maintenant chose faite!

Donner un spectacle avec Simon Pelletier (batterie) et Sylvain Savard (basse) au Spectrum, "là où les Dead Kennedys ont joué en 1984, tu imagines!", revêt un caractère quasi sacré pour Pépé. "J’y crois pas encore! Ça va tellement être hot! Surtout que ce soir-là, ce sera Pépé et son orchestre. Ça va fesser, parce que quand tu passes d’une seule guitare sèche à la guitare électrique accompagnée d’une basse et d’une batterie, tu tombes dans un autre monde. Ça donne une dimension supplémentaire à la musique. Quand il faut que ça rocke, ça rocke avec un gros rock sale qui fait la job, avec un beau kit de drums qui sonne bien quand on fesse fort dessus! Puis quand on fait des tounes d’inspiration plus chanson française, on met la pédale douce sur les orchestrations. Ça va être génial. J’ai hâte juste d’en parler!"

Le 14 juin à 23 h
Avec Da Silva
Au Spectrum