Stéban : Morceaux de vies
Le Sherbrookois Stéban, ou Stéphane Morin pour les intimes, vient de lancer Artéfacts, un album qui mêle pop et jazz avec une certaine adresse.
Élise Giguère
Autodidacte, Stéban a tout appris par lui-même en musique: la guitare, le chant, la compo et l’écriture de textes. La scène, c’est en France que le jeune trentenaire l’a apprivoisée. Promoteur de forfaits d’aventure au Québec, il occupait ses temps libres en chantant et s’est fait les dents en tournant en Bretagne, en Normandie et au Périgord. Là-bas, il a aussi joué dans une comédie musicale, Les Joyeux Bûcherons, d’où la chanson Bûcheron, l’une des deux pièces cachées de l’album, est issue.
Après un premier album plus expérimental, Hominiens paru en 2003, l’auteur-compositeur présente son deuxième disque, Artéfacts, fait de 13 chansons à thématique sociale. Quand on lui demande ce qu’il pense de son CD, sa réponse surprend. "Il est très beau visuellement. La musique, ce sont des chansons qui datent de trois, quatre ou même cinq ans." Un troisième album serait d’ailleurs presque complété, mais Stéban tenait à immortaliser et présenter son matériel plus ancien. "Je pense que c’est un bon album, mais le prochain sera meilleur."
Outre Deborah Davis, qui a effectivement su enrober l’album d’un joli emballage, Stéban s’est entouré de collaborateurs de haute voltige. Parmi eux, on remarque le nom d’Andy Creegan, cet ex-Barenaked Ladies qui habite désormais Sherbrooke. En plus de signer quelques arrangements, Creegan joue du piano sur la plupart des pièces de l’album, qu’il a contribué à mixer et à "masteriser". Une contribution notable sur cet album à la sono impeccable et aux arrangements riches.
Les textes de Stéban nous font rencontrer une galerie de personnages: un nain, un policier, une Sarah et un client ivrogne, qui dans la chanson Barman a déclaré forfait auprès de sa vie. Stéban nourrit de grandes ambitions par rapport à certaines de ses chansons, soit qu’elles puissent "aller chercher les gens pour les rendre responsables d’eux-mêmes".
Se réclamant de Bénabar, Brigitte Fontaine, Pierre Lapointe et Brel, Stéban est doté d’un talent sûr, mais pas encore mûr du point de vue des textes, qui empruntent parfois des chemins chaotiques. Les mots sont toutefois portés par une voix puissante et assurée, en plus d’être enrobés par une musique qui ne laisse pas indifférent.
Le 9 juin à 20h
Au Centre culturel de Rock Forest-Saint-Élie-Deauville
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