Viviane Audet : Plurielle
Musique

Viviane Audet : Plurielle

Avec Le Long Jeu, Viviane Audet présente un premier album joufflu, frais et polyvalent, à l’image de la comédienne auteure-compositrice-interprète.

Deux semaines seulement après avoir obtenu son diplôme de l’École supérieure de théâtre musical de Montréal, Viviane Audet remportait les honneurs au Festival de la chanson de Petite-Vallée comme interprète, en plus du Prix du public. Celle qui a aussi participé à Granby retient surtout les rencontres exceptionnelles qu’elle a faites lors de ces concours – la couvée 2003 comptait les Manuel Gasse, Guy-Philippe Wells et Pépé. Parmi ces rencontres opportunes, celle d’Igor Bartula (bassiste de Caïman Fu), qui a réalisé son premier album. "À cette époque-là, il a vu quelque chose en moi que je ne voyais pas. Et nos chemins se sont recroisés." Menant aussi de front une carrière de comédienne (la marquante Sarah Von Trieck de L’Héritière de la Grande Ourse), Viviane baigne dans son univers théâtral sur cet album, se faisant conteuse de petites anecdotes loufoques, cocasses, jolies. "Lors de mes études en théâtre, je me suis demandé si je voulais écrire. J’ai pensé à des pièces de théâtre par exemple, mais je suis plus douée pour écrire de courtes histoires, comme des nouvelles ou des chansons", lance la brunette aux yeux émeraude. Fille d’un papa chanteur qui l’avait mise au piano dès l’âge de huit ans, Viviane se désintéresse vite de l’univers "contraignant" des Bach et autres compositeurs classiques. Elle prend vraiment son pied lorsqu’elle découvre les Tori Amos et autres "femmes au piano" et qu’elle met sa voix sur les notes de l’instrument.

L’artiste qui se qualifie de "paresseuse" et d’"indisciplinée" (on se permet d’en douter!) en entrevue comme sur l’album ajoute qu’elle ne joue pas de personnage sur scène malgré son penchant théâtral: "Sur scène, c’est moi exposant cinq, mettons. C’est plus éclaté et plus gros que moi", explique celle qui compte dans ses influences les Brassens, Brel, Fersen et, au Québec, les Desjardins et Dubois.

Se prêtant au jeu docilement, Viviane Audet nous raconte des anecdotes entourant quelques-unes de ses pièces. Disfonctionnaire? "Ça s’est déroulé à la SAAQ! J’ai passé beaucoup de temps là parce que j’ai dû repasser mon test de conduite cinq fois! Il y avait une dame au comptoir qui avait un de ces airs bêtes! Je me suis mise dans sa peau pour imaginer ce qu’avait dû être sa journée. Elle ne le sait sûrement pas, mais son air bête ce jour-là m’a inspiré une chanson!" Si j’avais les ongles plus longs? Après m’avoir tendu les menottes: "Voici la preuve. Mais j’ai pas le choix avec le piano de garder les ongles courts, c’est comme un affront à ma féminité en quelque sorte. (rires)" Ton ex? "Je connais bien l’ex de mon chum et nous nous entendons très bien, alors ce n’est pas elle. Elle a appelé l’autre jour et je l’ai avertie qu’elle n’était pas visée… Mais c’est pas mal des histoires que j’entends souvent."

Le Long Jeu
de Viviane Audet
Voxtone, 2006