Chris Stills : Nouveau départ
Musique

Chris Stills : Nouveau départ

Chris Stills repart à neuf. Après les excès de confiance et sérieuses envies de tout abandonner, le fils de Stephen Stills et Véronique Sanson se reprend en mains.

Chris Stills

découvre d’abord très jeune le piano et la batterie. Mais alors qu’il a 12 ans, sur la route avec Crosby, papa Stills & Nash, un technicien lui met une guitare dans les mains. La piqûre se fera virulente. Après avoir joué dans quelques groupes, dont celui monté avec un autre illustre fiston, Adam Cohen (Leonard), Stills lançait à 23 ans son premier album solo, 100 Year Thing (Atlantic, 1998). Mais la "Chrismania" tant escomptée ne sera pas au rendez-vous. D’où une sérieuse remise en question par rapport à l’industrie. "Je dis "l’industrie", mais en fait, c’est une façon large de parler de moi", rectifie Stills, tout juste rentré à Los Angeles après un mois de tournée en Europe. "C’était plus des aspects de moi qui ne collaient pas avec cette industrie; une arrogance, une naïveté… Je tenais trop à mon disque, au succès, à ma personnalité, à la popularité; je tenais trop à plein de conneries! lance-t-il. L’industrie marche là-dessus, mais on en vient vite à se perdre là-dedans. Et aussi, pour moi, c’était peut-être un peu gagné d’avance dans ma tête, alors il a fallu que je lâche un peu ça…" Se manifestera même une ferme envie de tout laisser tomber. "Ouais, plusieurs fois, confirme le musicien. Mais ce n’était pas fini pour moi; j’ai écrit la chanson Sweet California, où je dis qu’il ne faut pas lâcher ses rêves, puis peu de temps après, j’ai rencontré ma femme et j’ai obtenu un deal! Ça a été une grande leçon pour moi, sur le fait de ne pas trop s’attacher aux choses comme le succès et les autres conneries. Parce qu’on attend trop de ça et finalement, à la fin, on crée moins. L’industrie, c’est dur, vachement dur. Il faut avoir beaucoup de chance…"

Pour son deuxième album (éponyme, V2/Sony-BMG), Chris Stills réservait une surprise à son public francophone: une majorité de plages dans la langue de Molière. "Je parle bien le français, mais le chanter, c’était vraiment autre chose", rapporte celui qui a pu compter sur l’aide d’éminents collaborateurs tels Jean-Louis Murat, Boris Bergman et Stephan Eicher. "J’ai dû m’adapter un peu. Le français est une langue magnifique et très belle; elle permet de dire les choses de manière très poétique, mais ce n’est pas évident de le faire en chanson. En anglais, il y a moins de subtilités, de nuances, et c’est un peu plus basique sur le plan sonore", expose-t-il, ajoutant qu’écrire une pièce peut être très laborieux ou bien se faire en cinq minutes. "Je trouve les mélodies dans mes rêves parfois: je me réveille au milieu de la nuit avec plein d’idées; c’est marrant. Il y a toujours ce conflit dans ma tête, parce que je suis crevé et que je n’ai pas envie d’allumer la lumière. Mais des fois, j’écris dans le noir. Comme Keith Richards, lorsque la ligne de Satisfaction lui est venue en pleine nuit: il a mis la magnéto puis il a fait: [onomatopée de l’intro du morceau] pendant quelques secondes, et sur tout le reste de la bande, c’est lui en train de ronfler, s’esclaffe-t-il. Et ça, c’est une histoire vraie…"

Le 17 juin à 20h
Salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre, avec Christophe Mali
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