Dionysos : Monstres et merveilles
Dionysos, cette réjouissante petite curiosité du rock français, s’est forgé une réputation qui ne se dément pas au fil des années: celle d’enflammer toutes les scènes où elle met les pieds.
"Déjà tout petit, j’étais hyperactif. Quelle chance aujourd’hui de faire un métier basé sur un processus récréatif où il y a sans cesse beaucoup d’effervescence!" nous lance en début de conversation le chanteur et auteur-compositeur Mathias Malzieu. Volubile personnage, il nous entretient de ses mille et un projets avec débordement de passion, que ce soit de son expérience de coréalisation pour l’album d’Olivia Ruiz (aussi présente aux Francos), de l’écriture de son deuxième roman, ou de la tournée que son groupe a effectuée avec un orchestre à cordes. Bien malheureusement pour nous, cet ensemble de cordes ne sera pas de la partie lors de l’imminent passage de la bande aux FrancoFolies: "Faudrait emmener tous ces musiciens en avion et pour ça, faudrait qu’on soit très très riches…!"
Monster in Love, le troisième album de Dionysos paru l’an dernier, nous plongeait au coeur d’un monde fantastique, de rêves et de cauchemars, peuplé d’étranges créatures. Pour déployer cet imaginaire débridé, pour que le fond et la forme se rejoignent, les cinq musiciens ont misé sur des sonorités éclatées et inusitées possédant un puissant pouvoir d’évocation. En plus du traditionnel trio guitares/basse/batterie, les ukulélé, Mellotron, glockenspiel, clochettes, scie musicale, theremin, boîte à musique et autres instruments jouets ont été mis à contribution, une artillerie plutôt difficile à trimballer de scène en scène. "C’est sûr qu’on ne peut pas tout recréer en spectacle, mais grâce à une équipe technique assez fantastique, on parvient quand même à utiliser un bon petit bric-à-brac. Et de toute manière, on déteste les groupes qui recrachent intégralement leur disque sur scène."
On décrit souvent Dionysos comme l’un des groupes français dont les performances scéniques sont les plus impressionnantes: "Si on a cette urgence sur scène, cette énergie et cette façon de donner, c’est avant tout parce qu’il y a des chansons derrière et que nous sommes excités de les défendre et de défendre les disques avant tout. C’est un tout: c’est marrant de concevoir les pochettes, les clips, de penser aux arrangements, d’enregistrer les chansons, les adapter pour la scène. C’est vraiment l’ensemble qui me passionne. Tout dans ma vie est régi par la musique, par son rythme ou par ses atmosphères. Mais je ne suis pas de ceux qui ne se concentrent que sur leur instrument."
Et s’il déplore que la notion d’imaginaire, si présente au coeur de ses textes, se soit un peu perdue dans le rock d’aujourd’hui, il se réjouit quand même de la présence de Björk, de CocoRosie, de Buck 65 ou de Broken Social Scene, des artistes qui puisent dans une culture actuelle et qui y sont bien ancrés, mais qui n’ont pas peur de regarder ce qui se faisait dans le passé pour s’en inspirer. "Ils savent demeurer dans un état d’esprit que j’aime: ils sont créatifs et n’oublient pas de s’amuser. Pour notre part, on raconte des choses un peu folles, un peu déglinguées, autant le faire avec la plus grande simplicité; si on commence à tout intellectualiser… c’est l’ennui, quoi!"
Le 15 juin à 21 h
À la Zone Molson Dry
Spectacle gratuit
Le 16 juin à 23 h
Avec Galaxie 500
Au Spectrum
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