Jeannot Bournival : Flashs du quotidien
Jeannot Bournival, après son aventure avec les Tireux d’Roches, lance maintenant son propre matériel. Neuf petites histoires sur fond jazz regroupées sous le Projet bleu ciel.
Karine Gélinas
"Léo Déziel est un musicien du quotidien…" La phrase tourbillonne, puis s’imprime dans notre mémoire tant elle est belle. Ancien musicien des Tireux d’Roches, fidèle ami de Fred Pellerin, le saxophoniste Jeannot Bournival parle des acteurs de son village natal, Saint-Élie, avec une tendresse peu commune. Les liens semblent indéniablement tissés serré dans cette partie du monde. Et l’importance que le musicien accorde à ces individus ne s’exprime pas seulement en paroles. Il pose des gestes concrets et symboliques. C’est dans l’ambiance du Garage Léo Déziel, lieu rempli de souvenirs, qu’il effectuera le lancement de son premier album jazz, Projet bleu ciel.
"Moi, j’ai travaillé toute ma jeunesse au garage. J’étais pompiste. J’ai joué beaucoup de musique pendant mes heures de travail. Et mon boss, Léo, m’avertissait souvent. Des fois, j’oubliais d’aller "tanker" les chars parce que je jouais du saxophone au garage", raconte-t-il avec du soleil dans la voix. Les malheureux clients peuvent maintenant sourire en se disant que leur patience aura servi à un compositeur en devenir.
C’est son travail comme réalisateur du plus récent album des Tireux d’Roches (Tireux d’Roches… papier, ciseaux) qui a été l’élément déclencheur du Projet bleu ciel. Là, après 10 ans d’attente, il a compris qu’il était mûr pour bosser sur son propre matériel. "Au début, je voulais faire un démo pour ensuite me "booker" dans les festivals et pour m’intéresser aux subventions. J’enregistrais les répétitions avec mon minidisque. J’écoutais ça et je me disais que je n’avais pas le choix. (…) On avait du temps pour répéter, pour enregistrer", signale-t-il alors qu’il pense à ses musiciens, soit Karl Vaudrin (clavier), Julie Hamelin (voix), Sam Cournoyer (contrebasse) et David Lepage (batterie).
Grand observateur, sans doute un brin rêveur, Jeannot Bournival a accouché de neuf pièces à prédominance jazz, dont chacune est inspirée d’un moment de sa vie. Des flashs du quotidien. Il a entre autres composé sur le repos du guerrier (Lit d’eau), sur la grise rue Papineau à Montréal (Papineau), sur la mort (La Valse des derniers jours) et sur la fragilité de la vie (Vaguement fragile).
Le 20 juin à 17h
Au Garage Léo Déziel
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Projet bleu ciel
Jeannot Bournival
(Indépendant)