Julieanne Klein : Sur la bonne voix
La soprano Julieanne Klein participe à la création d’Orpheus on Sappho’s Shore durant le FMCM, avec l’Ensemble contemporain de Montréal.
Originaire de New York, la soprano Julieanne Klein est établie à Montréal, où elle vient de terminer un doctorat à l’Université McGill, sur les oeuvres pour voix et dispositif électronique interactif. On a pu l’entendre le 3 mars dernier avec l’Ensemble de la SMCQ dans une création de Yannick Plamondon et elle se produisait deux jours plus tard à Chicago avec l’ensemble américain Eighth Blackbird. La chanteuse avoue en effet une prédilection pour la musique contemporaine: "Je dois dire qu’il y a moins de compétition dans ce domaine que dans l’opéra traditionnel, où la concurrence est féroce, et, d’un autre côté, c’est une musique qui est plus exigeante, plus satisfaisante; j’ai étudié l’opéra traditionnel de nombreuses années, et je le chante encore, mais je commence à être connue dans le monde de la musique contemporaine."
C’est durant le Festival de musique de chambre de Montréal que l’on pourra réentendre Julieanne Klein, dans la création mondiale d’Orpheus on Sappho’s Shore, une oeuvre de Luna Pearl Woolf présentée en collaboration avec l’Ensemble contemporain de Montréal. D’ailleurs, bien que la publicité du festival ne le mentionne pas, la directrice de l’ECM, Véronique Lacroix, sera bien devant les 11 musiciens nécessaires à l’interprétation de cette oeuvre, dans le style oratorio, d’une cinquantaine de minutes. "C’est certainement le genre de pièce où l’on a besoin d’un chef, précise la soprano; la musique est assez complexe au plan du rythme."
Après le concert, les mêmes musiciens enregistreront l’oeuvre pour l’étiquette Oxingale Records, et ce sera le premier enregistrement de la soprano comme soliste. L’étiquette appartient à la compositrice et à son époux, le violoncelliste Matt Haimovitz, qui sera au nombre des instrumentistes et interprétera aussi une pièce de Luna Pearl Woolf en solo. "Il y a un mouvement au sein de la communauté de la musique contemporaine, explique Julieanne Klein, qui cherche à rendre la musique plus accessible au public, et Matt Haimovitz travaille vraiment dans ce sens-là, donnant des concerts dans des bars rock ou interprétant du Led Zeppelin, etc. Je pense aussi que cette pièce va rejoindre le public; la musique est très belle et très lyrique." La soprano partagera la partie vocale avec le ténor Michiel Schrey. L’ensemble Eighth Blackbird avec lequel Julieanne chantait en mars dernier travaille aussi à une plus grande accessibilité de la musique contemporaine: "Ils ont un loft à Chicago dans lequel ils donnent des concerts gratuits, offrent du vin et du fromage et font, tout simplement, de la musique, sans installer la grande séparation formelle entre le public et les musiciens…" La chanteuse travaille activement à les faire venir à Montréal; on en reparlera!
"Je crois que les interprètes doivent aider à constituer un répertoire de musique contemporaine, c’est-à-dire que lorsque l’on trouve une bonne pièce, il faut la jouer et la rejouer. De trop nombreuses oeuvres ne sont malheureusement jouées qu’une seule fois!" On reverra Julieanne Klein en octobre à la SMCQ dans un fleuron du répertoire contemporain, …chant d’amours, de Serge Garant, mais avant, on ira l’entendre au FMCM. www.festivalmontreal.org
Le 20 juin
À l’église unie St-James