Raymond Lévesque : Quand les hommes vivront de musique
Musique

Raymond Lévesque : Quand les hommes vivront de musique

Raymond Lévesque n’a rien perdu de sa verve et désire remonter sur scène bientôt! D’ici là, aux Francos, on rend hommage à l’auteur-compositeur-interprète de la plus grande chanson québécoise du siècle.

Raymond Lévesque a écrit la "chanson québécoise du siècle", son hymne Quand les hommes vivront d’amour, il y a exactement 50 ans. Une excellente raison pour les FrancoFolies de célébrer la carrière de ce chantre de la paix et de la justice, par le biais d’un grand spectacle mis en scène par Mouffe et réunissant entre autres Luck Mervil, Nicola Ciccone, Rachelle Jeanty, Martin Deschamps, Marie Denise Pelletier et Loco Locass

Monsieur Lévesque, quelles réflexions fait surgir en vous cet hommage?

"Je suis surpris, car j’ai toujours l’impression de ne pas avoir fait grand-chose. J’ai toujours été confiné dans des boîtes à chanson, n’ayant jamais trouvé de producteur pour avoir accès aux grandes salles et aux tournées. Par contre, j’ai eu la chance d’avoir quelques chansons qui ont connu du succès. Je crois que ce sont ces chansons qui me valent ces hommages, dont je suis par ailleurs très reconnaissant."

Vous sentez-vous toujours concerné par les événements politiques actuels?

"Je me suis désintéressé du Québec, ayant été déçu et trompé dans la foi que j’avais mise dans le mouvement syndical et le Parti Québécois. Mais je m’intéresse maintenant au gâchis de la société industrielle, à la destruction de notre environnement et à la menace d’une catastrophe écologique. Je dénonce aussi dans mes spectacles la mainmise des hommes d’argent sur le monde et tous les mensonges auxquels sont soumis les humains: la patrie, les devoirs militaires, le gagne-pain… Si nous devons gagner notre vie, c’est qu’il y en a qui sont là pour nous la vendre!"

On a fait grand cas de ce refus du Prix du Gouverneur général. Et toute cette vague de sympathie qui a suivi…

"Je me sentais incapable d’aller m’incliner devant la gouverneure, qui a refusé de nous reconnaître comme peuple distinct et qui est de plus le chef des Forces canadiennes – alors que je dénonce depuis toujours les crimes des militaires contre l’humanité. Je remercie d’ailleurs tous ceux qui ont fait des dons pour me rembourser le montant que je perdais par ce refus. Ayant vécu de petits cachets, et ayant de plus élevé une famille de cinq enfants, je ne suis pas très riche."

À titre de musicien, le fait d’être sourd vous fait-il beaucoup souffrir? Si vous aviez la possibilité de réentendre une chanson, laquelle choisiriez-vous?

"Le fait d’être sourd m’importune à demi, surtout en effet parce que je ne peux plus entendre de musique. Mais j’aimerais réentendre Seul depuis toujours de Charles Trenet et L’Auvergnat de Georges Brassens. Trenet a été ma plus grande influence, au début de ma carrière."

En terminant, à 78 ans, pensez-vous à la retraite?

"Non! J’ai toujours un spectacle dans mes cartons et je me cherche un lieu où je pourrais le présenter. Avis aux producteurs intéressés!"

En clôture des FrancoFolies
Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts
Le 17 juin à 20 h