André : La mode selon André
Les membres d’André font dans l’autodérision et l’absurde… Mais gardent les pieds sur terre quand vient le temps de parler de leur carrière qui commence à prendre de l’ampleur.
Les quatre membres de la formation André, rencontrés sur la terrasse d’un café, sont volubiles sous le soleil printanier. Si le noyau de la formation existe depuis plus de cinq ans déjà, ce n’est que tout récemment que le quartette a pu bénéficier d’une structure plus solide en ce qui a trait à la promotion et à la distribution, lorsque son premier véritable disque fut repêché par une étiquette appartenant à une enviable maison de distribution.
Mais André est une étrange créature, d’autant plus que le seul véritable André du groupe, André Papanicolaou, fut le dernier à joindre la formation. Le nom prend ses origines dans une vieille blague de collégiens qu’ils traînent depuis longtemps, et le principal intéressé avoue ne pas s’être fait tirer l’oreille trop longtemps pour joindre un groupe portant son prénom.
L’album, intitulé Les Derniers Modèles de la mode masculine, intrigue dès qu’on le voit. Un étrange toucan au bec en plywood orne la pochette, qui se décline dans des tons de brun. Et puis on remarque des titres qui nous font sourire: Lapins, L’Amour en 2 couleurs process et bien entendu, Yolande Wong. Cette dernière chanson est devenue une sorte de carte de visite pour le groupe, qui a vu le vidéoclip qui l’accompagne tourner à répétition sur MusiquePlus. De plus, la formation a eu la chance de faire plusieurs premières parties de groupes tels que Les Trois Accords ou Les Chiens.
C’EST DU SÉRIEUX
Lorsqu’on leur demande s’ils craignent de n’être reconnus que pour le succès Yolande Wong, ils répondent, non sans sourire, que cela est plus souhaitable que d’être un groupe à qui personne n’associe quoi que ce soit. "On était conscients du potentiel de la chanson, on a décidé d’en tirer parti et on aime à penser que ce qui nous arrive, ce n’est pas de la chance, mais une série de bonnes décisions que nous avons prises lorsque nous avons décidé de nous consacrer sérieusement à ce groupe." Et lorsqu’on parle de sérieux, cela veut dire aller jusqu’à s’endetter pour produire le clip Yolande Wong, pas sérieux du tout celui-là! Et à plusieurs reprises durant l’entrevue, par-delà le côté rigolo, on sent le besoin de ramener la musique à l’avant-plan. Sitôt qu’on évoque un aspect de la réalisation, on se fait répondre par un jovial "je suis content qu’on en parle", comme quoi, même s’ils s’affichent comme les nouveaux modèles de la mode masculine, les membres d’André tiennent à ne jamais perdre de vue ce qui fait une bonne chanson. Les références musicales fusent d’ailleurs lors de cette entrevue. Sans renier les rapprochements possibles avec les groupes précédemment cités, les André se réclament de plusieurs influences, celle de Blur parfois, de Wilco ou même d’Elliott Smith.
Questionné sur l’existence d’un malentendu que le groupe doit dissiper sur scène, pour montrer qu’il n’est pas qu’un groupe de chansons absurdes façon Denis Drolet ou Crampe en masse, Maxime Philibert, l’un des deux chanteurs, répond que cela se fait tout naturellement, par les transitions entre les chansons. Parce qu’il faut le dire, si l’album démarre sur une lancée pop fantaisiste et quelque peu absurde (Électro-Lise), on y découvre aussi des textes d’une grande sensibilité (Plus rien à faire, Une certaine valse et Les Dernières Lumières, notamment).
C’est Éric Goulet, chanteur et leader des Chiens entre autres, qui a procédé à l’enregistrement des voix de l’album. "Éric, c’est quelqu’un qu’on connaît depuis le cégep, et on savait depuis longtemps qu’on voulait travailler avec lui. Je crois que son plus grand apport a été de nous apprendre à enlever des choses", avance Louis Therrien-Galasso.
L’enregistrement et le mixage de la musique ont quant à eux été confiés à Jérôme Boisvert des Trois Accords. "On l’a choisi parce que c’était quelqu’un qu’on connaissait bien depuis qu’on a assuré la première partie de plusieurs spectacles, mais aussi parce qu’on voulait que ça sonne bien, tout en ayant la possibilité de prendre le temps nécessaire pour le faire. Mais Jérôme savait quand nous dire d’arrêter de nous acharner sur une chanson; il a su porter attention aux petits détails qui font la différence entre un moyen et un bon album", conclut Maxime, l’un des André.
Le 1er juillet à 17h30
Sur la scène Consult’Art
Woodstock en Beauce
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