La 7e édition de l’Off Festival de Jazz de Montréal : Bands à part

François Marcaurelle s’est consacré à l’avancement des artistes de jazz du Québec et a contribué à développer un climat de solidarité parmi les musiciens de jazz. Dès le départ, l’Off Festival s’est inscrit sous les signes de la fantaisie, de la recherche, de l’audace et de la poésie. Il a cherché à donner une visibilité plus grande aux créateurs du milieu tout en favorisant de fructueux échanges avec des musiciens du Canada anglais, des États-Unis et de la France. La programmation reflète une grande variété de styles: le jazz traditionnel, l’avant-garde, le rock progressif, le hip-hop, le mariage du jazz et du poème chanté. Dans tous les cas, des oeuvres sans compromis, libérées des impératifs du marché et de ses décideurs.

Voici quelques concerts incontournables, qui balisent en quelque sorte l’Off Festival: Carte blanche à Karen Young, qui repose sur des extraits de La Couleur du vent où la voix de la chanteuse se mêle aux sonorités de flûte basse de Jean Derome (le 23 juin au Lion d’Or), Spectacle hommage à François Marcaurelle, avec des amis qui jouaient encore récemment avec lui (le 25 juin au Lion d’Or) et la Soirée de clôture, lors de laquelle aura lieu la remise du prix François-Marcaurelle (le 2 juillet au Lion d’Or).

Trois lieux de diffusion (le Lion d’Or, le Quai des brumes et Ô Patro Vys) présenteront plus de 35 concerts. Voici quelques suggestions: Poésie et musique libre. "On pourrait déménager des contrebasses et des pianos, écouter des gens rêver tout haut…" Ces mots sont d’Hélène Monette, l’une des écrivaines invitées, comme Catherine Lalonde et Danielle Roger, à une rencontre entre la parole et la musique dont la direction musicale est assurée par Serge Lavoie: le 24 juin au Lion d’Or.

Ce même soir dès 21 h 30, à l’Ô Patro Vys: le pianiste argentin Victor Simon. 25 juin: lancement du disque de Pierre Cartier, Chansons de la belle espérance. Puis enfin, Jessica Vigneault et son Hommage à Shirley Horn le 26 juin, au Lion d’Or.

L’Ensemble Pierre Labbé, réunissant notamment la violoniste Nathalie Bonin (qui a joué sur le dernier album du grand saxophoniste new-yorkais Ted Nash) et la violoncelliste Anne-Marie Cassidy, sera sur les planches du Lion d’Or le 27 juin dès 20 h. Ensuite, c’est au tour de Christine Jensen, la saxophoniste, qui vient de lancer un magnifique album, Look Left. Elle a réuni autour d’elle quelques-uns des jeunes compositeurs les plus dynamiques en ville. À 23 h au Lion d’Or: Soundclash, avec l’un des saxophonistes les plus hot de la scène montréalaise, Erik Hove, accompagné de musiciens qui fusionnent le jazz moderne avec le hip-hop et le drum’n’bass.

Enfin, voici trois concerts de prestige à ne pas rater, ayant tous lieu au Lion d’Or: le 28 juin, le duo Sylvie Courvoisier (piano) et Ben Perowski (batterie); le 29 juin, le Trio Derome Guilbeault Tanguay, dont le dernier disque, The Feeling of Jazz, a été encensé par la critique, puis le Quartet André Leroux et son Hommage à Coltrane.

Du 23 juin au 2 juillet
Info: www.lofffestivaldejazz.com

TRIO RÉSISTANCES: KELLER / MARTIN / TOCCANE

Bruno Toccane

Pour Benoît Keller (contrebasse), Lionel Martin (saxophones) et Bruno Toccane (batterie, percussions), le mélange des musiques (jazz traditionnel, rock, chanson populaire) et des arts (musique, danse) est très important. Le travail de Martin avec des danseurs (danse contemporaine ou hip-hop) influence fortement son approche de la scène. Les trois musiciens appartiennent à ce groupe d’artistes qui cherchent à créer des petits orchestres insolites. À preuve, Les Propositeurs, un duo saxophone/batterie formé par Martin et Toccane. Quinin Nachoff est un jeune saxophoniste de Toronto. Sur son deuxième album, Magic Numbers (Songlines), il marie trio de jazz et quatuor à cordes. Le film Taxi Blues, de Pavel Longuine, a influencé Lionel Martin dans la genèse du Trio Résistances. Musique à la fois militante et festive (reprise de chants révolutionnaires). Le 1er juillet au Lion d’Or.

MARK DRESSER ET DENMAN MARONEY

Mark Dresser

Le contrebassiste Mark Dresser s’est fait connaître au milieu des années 80 au sein du célèbre quartette d’Anthony Braxton avec Marilyn Crispell et Gerry Hemingway. C’est un grand virtuose de l’instrument qui s’inscrit dans la continuité de Bare Phillips, Mark Helias, Joëlle Léandre. Il multiplie les contextes de création (Tim Berne, Evan Parker, John Zorn) et explore continuellement de nouvelles techniques. Il a écrit une musique originale pour ce chef-d’oeuvre du cinéma muet et de l’expressionnisme allemand qu’est The Cabinet of Dr. Caligary. Il a publié récemment un album solo, Unveil, paru chez Clean Freed. Denman Maroney a participé à l’oeuvre Absolution, de l’Absolute Ensemble (Enja). Il propose une pièce de piano préparé. Dresser et Maroney ont enregistré ensemble Duologies (Victo 073). Le mercredi 29 juin au Lion d’Or.