Suzie LeBlanc : Mozart, l’Italien

J’avais déjà discuté de l’Académie Baroque de Montréal (ABM) avec Suzie LeBlanc en juin 2003, à la veille de sa participation à la première édition du Festival Montréal Baroque. C’était alors, et depuis 2001, le nom qu’adoptait l’ensemble accompagnant la soprano pour certains projets particuliers, mais celle-ci projetait d’en faire une véritable institution dispensant de la formation. Eh bien, nous y sommes presque!

"L’Académie est officiellement née le 27 mars, explique Suzie LeBlanc, mais le concert du 25 sera notre premier événement public." La directrice artistique de ce nouvel organisme dans le paysage montréalais, qui compte une scène baroque en pleine effervescence, a choisi un créneau bien précis: "L’ABM se consacre à la musique scénique composée durant l’époque baroque et jusqu’au début de l’époque classique et, principalement, du côté de la musique italienne. Le metteur en scène Guillaume Bernardi est membre de l’ABM et il connaît ce répertoire à fond, comme Marie-Nathalie Lacoursière, qui connaît bien la commedia dell’arte." C’est d’ailleurs à cette dernière que l’on doit la mise en scène de la festa teatrale que présentera l’Académie dans le cadre de la quatrième édition du festival Montréal Baroque.

S’il est possible d’assister à des concerts de musique ancienne "sur instruments d’époque", il sera désormais possible, grâce aux ateliers de l’ABM, de voir les chanteurs adopter le "jeu d’époque", ce qui pousse décidément le désir de fidélité à l’oeuvre assez loin! L’ABM a déjà des partenaires à Vancouver (Early Music Vancouver) et en Allemagne (I Confidenti), afin d’assurer la distribution de ses productions. "On veut développer le volet éducatif, explique Suzie LeBlanc, par des partenariats avec Orford, par exemple, ou avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, etc." Les personnes intéressées devront suivre les développements de ce volet en 2007.

Pour sa participation au Festival Montréal Baroque, qui salue cette année Marin Marais et, anniversaire oblige, Mozart, l’ABM a choisi, en conformité avec sa mission, d’interpréter des oeuvres de la période italienne du Mozart adolescent. La première partie de ce concert double fera entendre des extraits de Ascanio in Alba (1771), Lucio Silla (1772), La finta giardiniera (1773) et La Finta Semplice (1768) – le compositeur étant né, bien sûr, en 1756 – pour un programme oscillant entre opera seria et opera buffa. Les danseuses Dorothea Ventura et Marie-Nathalie Lacoursière ainsi que la quinzaine de musiciens de l’ensemble I Con

fidenti se joindront à la soprano et à ses collègues Tyler Duncan (baryton) et Michael Maniaci (soprano masculin). "Michael est vraiment un soprano, il a la voix aussi aiguë que la mienne, exactement le même registre. C’est très rare et ça donne un son phénoménal!"

Le deuxième partie du concert nous ramènera les mêmes interprètes dans un répertoire de musique sacrée comptant le Miserere d’Allegri, oeuvre que le jeune Mozart put retranscrire de mémoire après, dit la légende, une seule écoute… www.montrealbaroque.com

Le Festival Montréal Baroque: du 22 au 25 juin
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