Musique

Tanya Tagaq Gillis, José González, Liars, The Streets, The Walkmen : Brèves Musique 2006-06-22

Tanya Tagaq Gillis

Héritière de la tradition inuit séculaire des chants de gorge dont le but originel est simplement de faire rire son interlocuteur dans de délirants face-à-face, Tanya Tagaq Gillis est la première artiste d’ici à inscrire ces sonorités atypiques dans la modernité à travers le magnifique Kronos Quartet et l’album Medulla de Björk. Originaire de Cambridge Bay, Nunavut, la jeune fille marrante et extravertie a aussi participé à l’excellente émission Zed TV de la CBC et publié fin 2005 Sinaa, un album regroupant 12 titres. Le résultat fluide ou rêche, qui s’apparente aux musiques actuelles depuis que Tagaq y privilégie la superposition de timbres affolants, a remporté le Canadian Aboriginal Music Award la même année. Ce concert, où elle sera accompagnée du D.J. vancouvérois Michael Red, est organisé par l’Association nationale des radios étudiantes et communautaires du Canada afin de souligner le lancement d’une compilation regroupant les nouveaux talents parmi les artistes autochtones canadiens. Le 26 juin au Main Hall. (F. Desmeules)

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José González

photo: Leslie Lyons

Suédois d’origine argentine, l’auteur-compositeur-interprète José González arpente les sentiers joliment ténébreux de la folk mélancolique, sur les traces de Nick Drake, Elliott Smith ou de ses confrères scandinaves Kings of Convenience. Seulement dans la mi-vingtaine, le natif de Göteborg compte déjà à son actif, outre de l’expérience comme bassiste dans des formations punk-rock et hardcore (!), quelques EP mais surtout un remuant premier "long-jeu" enregistré maison, Veneer, s’étant récemment frayé un chemin de ce côté-ci de l’Atlantique. Démontrant une profonde maîtrise de la guitare classique (relevée d’accords divers et colorés), il apprête à l’occasion son fin doigté de chaleureuses touches latines, sa voix délicate mais assurée exhalant d’envoûtantes mélodies. Le mardi 27 juin à 21 h au National, avec Juana Molina et Psapp. (P. Ouellet)

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Liars

On attend d’un groupe qu’il parvienne à se renouveler d’album en album et à nous surprendre, ne serait-ce qu’un minimum. Avec Liars, le mot "renouveler" n’est tout simplement pas celui qui serait approprié, puisqu’ils ont toujours osé carrément délaisser ce qu’ils avaient déjà bâti, poussant les limites de la création en des lieux inexplorés, et ce, au risque de se casser la gueule et de perdre quelques fans en cours de route. L’hiver dernier, le trio new-yorkais livrait son troisième album, Drum’s Not Dead, une oeuvre expérimentale s’appuyant sur la dualité entre deux personnages, Drum et Mount Heart Attack, et traversant tour à tour des zones de confort mélodique et d’autres faites d’angoisse et de chaos. Ils seront sur la scène du Cabaret Juste pour rire le 22 juin pour une soirée qui s’annonce déstabilisante à souhait avec Apes (garage expérimental) en première partie. (C. Risler)

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The Streets

Mike Skinner, le rappeur britannique et petit génie caché derrière le pseudo The Streets, roule sur l’or. En infusant à son hip-hop garage des éléments grime, club et rock, tout en y incorporant cette touche typiquement british, il a gagné une légion d’admirateurs au cours des cinq dernières années. Confectionneur de beats contagieux et enfant chéri des tabloïds anglais, le jeune homme aux propos caustiques viendra nous marteler les tympans des nouvelles pièces qui composent The Hardest Way to Make an Easy Living, son nouvel album-concept paru plus tôt cette année. Espérons seulement qu’il se montrera plus généreux et qu’il ne nous fera pas languir une heure et des poussières avant de monter sur scène, comme lors de son dernier passage en ville il y a deux ans. Avec Lady Sovereign, le 22 juin au Spectrum. (S. Martel)

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The Walkmen

Il y a trois ans, une pub télé pour les voitures Saturn attirait notre attention. Pas pour les véhicules qu’on y annonçait, mais pour ce bref extrait musical de facture très lo-fi qu’on avait collé aux images; ces guitares et ces claviers bourrés d’écho, cette mélodie brute et à la fois aérienne et cette voix légèrement écorchée et traînante. Puis, on entendit cette même mixture sur la compilation Yes New York qui réunissait quelques-uns des artistes les plus prometteurs de la scène indie de la Grosse Pomme. Ainsi furent découverts The Walkmen. De passage à Montréal en janvier dernier, ils remettent ça pour nous présenter les chansons tirées de A Hundred Miles Off, un troisième album plus lumineux et accessible que les précédents. Avec Richard Swift et Rockwell. Le mercredi 28 juin à La Tulipe. (C. Risler)