Son Volt : À bout portant
Musique

Son Volt : À bout portant

Le groupe Son Volt reprend vie avec de nouveaux musiciens, après une trêve que plusieurs croyaient définitive. Mise à jour avec son grand manitou, Jay Farrar.

Depuis la fin d’Uncle Tupelo en 1994, les amis Jay Farrar et Jeff Tweedy ont emprunté des chemins différents, le premier formant Son Volt et l’autre, Wilco. "On n’est plus vraiment en contact aujourd’hui", rapporte Farrar depuis sa résidence de Saint Louis, au Missouri. "On l’a été pendant un certain temps après Tupelo, mais on s’est perdus de vue, comme plusieurs amis du collège. Ça semble assez répandu comme phénomène", observe-t-il, avant d’en venir aux raisons expliquant le hiatus qu’a connu Son Volt entre 1998 et 2005. "J’avais besoin d’une pause, de même que de nouveaux défis", explique-t-il, soulignant la forte envie alors de donner des concerts acoustiques. "J’en avais fait plusieurs au cours des années avec un autre gars, Mark Spencer, et c’était toute une chance pour moi de pouvoir présenter ces chansons de façon différente, de les dénuder un peu et de n’en conserver que l’essence. C’est quelque chose dont je ressentais le besoin et j’ai beaucoup appris de l’expérience, d’être sur scène et de présenter mes morceaux sans que le volume n’ait besoin d’être si fort…"

Après Wide Swing Tremolo (Warner, 1998), Farrar fera donc cavalier seul pour un moment, lançant en 2001 son premier album solo, Sebastopol (Artemis). Mais en 2005, à la grande surprise de plusieurs, Son Volt refaisait surface avec un quatrième essai aux teintes country rock, Okemah and the Melody of Riot (Sony/BMG), titre évoquant Woody Guthrie, grande influence de Farrar, et dont Okemah (Oklahoma) fut la ville de naissance. "Je m’étais mis à m’ennuyer de l’ambiance de groupe, poursuit-il. Mais au cours de ces quatre années où je travaillais en solo, tout le monde s’était un peu éloigné, ayant différentes priorités et divers engagements. J’aurais donc bien voulu qu’il y ait réunion, mais quand le temps est venu, ça ne s’est pas matérialisé. Fort heureusement, j’avais entre-temps pris contact avec d’autres musiciens, et Son Volt a pu évoluer dans le processus", ajoute celui qui partagera la scène de la place D’Youville avec Dave Bryson (batterie), Andrew Duplantis (basse, voix), Brad Rice (guitare) et Derry De Borja (claviers).

"L’enregistrement d’Okemah… s’est vraiment fait par essai-erreur; on n’avait absolument aucune idée de ce vers quoi on s’en allait, reprend Farrar. Mais je crois que dans de telles situations, tout le monde a tendance à se regrouper et à faire en sorte qu’il se passe quelque chose, puis c’est vraiment ce qui s’est produit. Il y a aussi un élément de spontanéité dans tout ça, personne ne sachant vraiment à quoi s’attendre. Alors on ressent l’absence de limites et chacun a fait preuve de beaucoup de concentration pendant tout le processus… Là, ça fait environ un an et demi qu’on joue avec cet alignement et c’est bien; on en est venus à un jeu musical beaucoup plus intuitif que lorsque nous avons débuté…" Après un été chargé en festivals de toutes sortes et en finalisation de postproduction, Son Volt prévoit lancer son nouveau recueil en début d’année prochaine. Quelques aperçus sont à prévoir en spectacle.

Le 12 juillet à 21h30
À la Scène Métro
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