Aldo Romano : Romano et complices
Musique

Aldo Romano : Romano et complices

Aldo Romano, fasciné par le jazz du Saint-Germain-des-Prés des années 60, n’a eu de cesse de s’intéresser à toutes les aventures musicales. Quatre projets rendront compte du chemin d’un musicien remarquable.

L’histoire du jazz est faite de rencontres et, par conséquent, d’hommages aux éclaireurs, à ceux qui ouvrent la voie, aux camarades qui bûchent côte à côte. La série Invitation du FIJM permet à des musiciens de présenter comme en mosaïques ces alliances fulgurantes. Aldo Romano réagit à ce geste de reconnaissance avec une humilité non feinte: "Je ressens une grande responsabilité. Ce que je proposerai doit être digne à la fois du Festival et du public."

Deux jours avant que ne débute cette série, les festivaliers pourront entendre le trio Romano/Sclavis/Texier dans le cadre de la série Jazz Beat. African Flashback est le troisième chapitre d’une fructueuse collaboration avec le photographe Guy Le Querrec. Pendant 30 ans, ce dernier a documenté l’Afrique sur pellicule: paysages à couper le souffle, catastrophes naturelles, tragédies politiques, visages humains comme autant de promesses d’amour. Le trio a choisi une douzaine de photos comme base d’inspiration. Un hommage exceptionnel aux Africains et à leur musique: "Contrairement à d’autres de mes projets, le travail se fait plus dans la matière. Il ne s’agit pas d’un voyage touristique. On ne fait pas la bamboula. La musique est faite de strates. L’Afrique est l’une de ces fondations, une sous-couche. C’est très minéral. C’est organique. Y a de l’Afrique organique."

La série Invitation débute vraiment au moment où Romano et son complice le plus fidèle, le contrebassiste Rémi Vignolo, reçoivent le saxophoniste américain Mark Turner: "J’ai rencontré Mark Turner à Copenhague, où nous avons joué ensemble. Depuis, c’est mon saxophoniste préféré. C’est un musicien exigeant, habité par beaucoup d’intégrité, de pureté. Et c’est un être humain d’une honnêteté absolue."

Le lendemain, 6 juillet, c’est Because of Bechet, formule quintette. Romano et Vignolo à la section rythmique, et trois invités: Emmanuel Bex (piano, orgue), Emanuele Cisi (saxophones ténor et soprano), Francesco Bearzatti (clarinette). En 2002, Romano a enregistré un hommage à Sidney Bechet: "Ce projet est relié à mes premières amours. La première fois que j’ai entendu du jazz, c’était au Vieux Colombier, au Tabou. Les premiers sons, ceux du saxophone de Bechet jouant Petite Fleur. Bechet était alors une grande vedette commerciale. Il se produisait à l’Olympia." Romano vient de faire paraître Chante (Dreyfus), un disque où il interprète, avec un ton relaxe, cool, propre au jazz, de grands classiques de la chanson française comme Les enfants s’ennuient le dimanche (Trenet) et À Saint-Germain-des-Prés (Ferré). L’un des plus beaux disques de l’année, à laisser dans le baladeur tout l’été. Avec les cordes du jeune prodige de la guitare brésilienne, Nelson Veras: "Des chansons comme Les enfants ont été complètement réharmonisées. Quand je chante, je suis plutôt du côté de Chet Baker et de Joao Gilberto. Ferré invectivait, scandait les choses."

Le dernier volet de la série Invitation (7 juillet) présente Romano et Vignolo en trio avec le pianiste Baptiste Trotignon. Les trois ont enregistré un disque basé sur le flower power, sur de grandes chansons pop de la fin des années 60: "Y a une certaine forme de nostalgie là-dedans. Cela reste très littéral."

Les 3, 5, 6 et 7 juillet
Avec invités
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