Biréli Lagrène : Django en tête
Musique

Biréli Lagrène : Django en tête

Le guitariste Biréli Lagrène adore renouer avec les racines du jazz manouche tout en s’ouvrant à de multiples expériences musicales. À l’invitation Carte blanche du FIJM, il répond par cinq projets séduisants.

La série Invitation débutait avec la rencontre entre Biréli Lagrène et Richard Galliano. Le guitariste avait participé à deux albums de l’accordéoniste, Viaggio (Drefus, 1993 ) et New York Tango (Dreyfus, 1996). En 1997, il se joignait à sa tournée, en compagnie de NHOP. Quatre grands concerts vont se dérouler durant les jours qui viennent.

New Gypsy Project (29 juin), avec Diego Imbert, Hono Winterstein et Franck Wolf.

Les années 90 amèneront Biréli Lagrène à des rencontres déterminantes, à des albums importants. Ce n’est qu’avec Live In Marciak (Dreyfus, 1994) qu’il connaît un triomphe à la fois critique et populaire. Ce qui est fascinant avec Biréli, c’est que, depuis Routes To Django (Jazzpoint, 1980) et Gypsy Project: Move (Dreyfus, 2004), son parcours est inséparable de celui de Django Reinhardt.

Dès ses premières années, il enregistrait A Tribute To Django Reinhardt, puis My Favorite Django (Dreyfus, 1995). Par la suite, Gypsy Project visait à rendre hommage au Quintette du Hot Club de France. Tous les deux ont véritablement l’esprit nomade, des âmes voyageuses, des esprits fureteurs à l’affût des carrefours. C’est ainsi qu’avec le New Gypsy Project, Biréli fait appel à Franck Wolf, un saxophoniste français qui accumule les projets originaux: Horn Section, Duo, Triophone: "Je joue de la guitare depuis l’âge de cinq ou six ans. C’est mon père qui m’a enseigné les premiers rudiments de l’instrument. Mais si j’en joue encore aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à Django. Il représente, pour moi, une sorte de mentor, de père spirituel. C’est pour cette raison que j’ai reformé Swing Project. Cette fois, avec le saxophone de Franck Wolf, ça ajoute quelque chose de moderne."

Biréli reprend Danse norvégienne, l’arrangement que Django avait fait d’une pièce de Edvard Grieg inspirée de la musique folklorique norvégienne. Django s’intéressait beaucoup à la musique populaire des autres cultures. Place du tertre, écrite par Biréli, témoigne du même esprit nostalgique: microcosme du Montmartre d’autrefois, avec ses portraitistes, l’univers d’Amélie Poulain.

Le 30 juin aura lieu la Swing Night, avec Joey De Francesco et André Ceccarelli.

La collaboration entre Biréli et Ceccarelli remonte à plusieurs années. Le batteur accompagnait le guitariste sur Live In Marciac (Dreyfus, 1994) et sur Blue Eyes (Dreyfus, 1998), hommage à Frank Sinatra. En 2005, Ceccarelli forme un trio avec l’organiste Joey De Francesco et Biréli et enregistre Avenue des Diables Blues, un vibrant hommage à Jimmy Smith: "Au départ, c’est le projet d’André. C’est très bop. Ça met en valeur les trois solistes".

Le 1er juillet, lors du Guitar Evening, on assistera à une rencontre avec Christian Escoudé, en compagnie de Diego Imbert et d’André Ceccarelli. Biréli se joint souvent au Gypsy Project qu’a formé le guitariste: "Christian est un garçon qui a compris depuis longtemps l’importance de rester en contact étroit avec ses racines. C’est un pilier de la guitare manouche en France ".

Ensuite, Biréli retrouvera le Alain Caron Big Band et Michael Abene. Le guitariste a souvent joué avec l’artillerie lourde du Jazz-Rock. Rappelons la rencontre avec Jaco Pastorius, Stuttgart Aira (Jazzpoint, 1988): "Alain Caron et moi venons récemment d’enregistrer un disque en big band qui sortira en septembre 2006. Nous jouons des compositions de Django, plus de la dernière période de sa vie, et des standards comme Caravan". Michael Abene, arrangeur souvent invité par les grands ensembles, assumera la direction du big band.

Du 29 juin au 2 juillet
Théâtre Jean-Duceppe-PDA
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