Cheap Trick : Quand ça colle
La formation Cheap Trick s’amène à Woodstock en Beauce, extirpant de sa manche un nouvel album louangé par les fans et la critique. Retour sur 30 ans de rigolade avec le guitariste Rick Nielsen.
Certains groupes résistent à l’épreuve du temps. Mais avec l’alignement originel, il peut en relever de l’exploit. Depuis leurs débuts en 1975, Rick Nielsen (guitare, voix), Tom Petersson (basse, voix; léger hiatus de 1980 à 88), Robin Zander (voix, guitare) et Bun E. Carlos (batterie) ont d’abord conquis le Japon avant que leur rock d’aréna aux élans pop et burlesques n’étende ses ravages partout dans le monde. Leur nouvel et 15e album studio se nomme Rockford, en l’honneur de la municipalité du nord de l’Illinois qui les a vus s’épanouir. Ville industrielle au lourd historique en production de vis de toutes sortes, elle aurait aussi des propriétés géographiques favorables à la tournée, grâce à sa position centrale et à la proximité de bassins démographiques aux allégeances rock. "Mais ce n’est pas tant d’où tu viens que l’attitude que tu adoptes", envoie Nielsen depuis Chicago, environ 80 km au sud-est de Rockford. "Ça aurait pu être Québec ou n’importe où", ajoute-t-il, se rappelant au passage un agréable séjour passé en ville lors d’un congrès de l’industrie musicale. Mais c’est la scène qui le ramène cette fois dans la région. Car en plus de recruter sans cesse de jeunes aficionados, Cheap Trick continue de divertir ses nombreux fans, d’influencer une foule d’artistes et d’enfiler les tours du monde.
Conçue de Chicago à New York en passant par la L.A., Nashville, Boston et la Floride, cette nouvelle mouture de 12 titres fait parler la presse de retour aux sources et d’album parmi les meilleurs du groupe. "Je crois que notre secret, c’est qu’on essaie continuellement de faire des bons disques", poursuit Nielsen, citant l’expression de son pote Zander "colle musicale" pour expliquer la surprenante longévité du groupe. "Nous avons la même intensité que nous avions à nos débuts. Il me semble qu’à écouter ce nouveau disque, il serait difficile de dire que cela fait 30 ans qu’on fait ça… Du moins je l’espère!"
Bien des choses ont évidemment changé depuis les seventies. En plus des désagréments liés au transport aérien post-11 septembre, Nielsen constate aussi quelques différences importantes dans l’industrie musicale. "Les grosses compagnies de disques ne sont plus aussi puissantes. Elles le sont encore, mais pas autant", expose-t-il, ajoutant qu’il est par contre toujours aussi difficile de faire jouer ses pièces à la radio. "Certaines choses ne changent pas!" s’esclaffe-t-il. Comme sa passion pour les guitares. Sa collection actuelle friserait les 300 spécimens, incluant sa légendaire Hamer à cinq manches. "Mais j’en ai possédé environ 2000 au cours de ma carrière", souligne-t-il, marquant sa préférence pour une Guild Merle Travis 1963, "parce qu’ils n’en ont fait que trois, et j’ai la deuxième". Combien en emmène-t-il sur la route? "On a deux ensembles d’équipement pour la tournée; un en Angleterre et l’autre est ici à Chicago. Chacun compte entre 15 et 20 guitares…" Aperçus de sa rutilante collection et des nouvelles pièces au www.cheaptrick.com.
Le 1er juillet à 19h
Scène Molson Dry
Woodstock en Beauce
Voir calendrier Rock/Pop