E.S.T., Seu Jorge, Christopher O'Riley, Wayne Shorter Quartet, Yusef Lateef, Denzal Sinclaire, Kenny Garrett Quartet, EnricoPieranunzi : Tempête de jazz
Musique

E.S.T., Seu Jorge, Christopher O’Riley, Wayne Shorter Quartet, Yusef Lateef, Denzal Sinclaire, Kenny Garrett Quartet, EnricoPieranunzi : Tempête de jazz

Du jazz partout partout dans la ville! Pour éviter de perdre la tête, voici quelques suggestions de l’équipe du Voir. Et rendez-vous sur notre blogue événementiel au www.voir.ca/jazz.

E.S.T.

Esbjorn Svensson appartient à une toute nouvelle génération de brillants pianistes: Jean-Michel Pilc, Édouard Ferlet, Stefano Bollani, Éric Legnini. E.S.T. compte surtout parmi les plus séduisants de la planète jazz: Brad Mehldau Trio, Aldo Romano Trio, Baptiste Trotignon Trio, Tord Gustavso Trio. Plusieurs d’entre eux à la recherche d’un nouveau romantisme. Comme beaucoup de musiciens scandinaves, Svensson s’est beaucoup intéressé à la musique pop. En témoigne sa collaboration avec Victoria Tolstoy.

Sur A Strange Place For Snow (2002) et Seven Days of Falling, Svensson parvient à traduire une énergie propre au hip-hop et à l’électronique dans une instrumentation acoustique. Ce qui plaît, c’est le pouvoir hypnotique de ses mélodies, leur caractère aérien. Dan Berglund (contrebasse) et Magnus Ostrom (batterie) le rejoignent à nouveau pour créer Viaticum, un album inspiré de Bach et de Chopin. Le 1er juillet au Spectrum. (D. Lelièvre)

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SEU JORGE

Étrange et filiforme, la silhouette de Seu Jorge, le seigneur des favelas, s’est profilée dans le paysage de la musique populaire brésilienne il y a deux ou trois ans pour ne plus sortir du décor. Certains l’avaient repéré en 2002, à la suite de son rôle de Knockout Ned, caïd rédempteur dans La Cité des dieux, le terrible film de Fernando Meirelles, mais c’est sa chanson Tive Razao (T’avais raison) sur la compil Favela Chic 3, parue en France il y a deux ans, qui a fait chavirer le Paris branché. Fort de trois albums très différents (Carolina, Cru et Life Aquatic Sessions où il chante Bowie), il s’était présenté l’automne dernier au Club Soda pour un premier concert avec un quintette quasi acoustique qui livrait la marchandise avec brio. Le grand Seu Jorge restait assis, agrippé à sa guitare mais cravachant une samba funky d’enfer. Lundi 3 juillet, 18 h, Spectrum. (R. Boncy)

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RADIOHEAD VU PAR CHRISTOPHER O’RILEY

Décidément, Radiohead est dans l’air. Entre son récent passage au Théâtre Maisonneuve et la parution du disque de Thom Yorke le 11 juillet, la formation d’Oxford s’animera sous les doigts de Christopher O’Riley, un pianiste essentiellement classique qui aimait tellement le groupe britannique qu’il ressentit la nécessité de transcrire quelques-unes de ses chansons pour se les approprier. À l’écoute de ses disques-hommages (True Love Waits, 2003, Hold Me To This, 2005), on ne peut que s’incliner devant la grande polyvalence d’O’Riley et louer la virtuosité avec laquelle il parvient à transcender la tension rock habituellement associée aux guitares électriques, à mettre en lumière ce qu’il y a de majestueux dans le répertoire de Radiohead. Si le pianiste évoque la capacité du piano à émuler les autres instruments, force est d’admettre, à l’écoute de ses adaptations de Like Spinning Plates, de 2+2=5 et de Paranoid Android, entre autres titres, qu’il ne verse jamais dans la facilité. Les 2 et 3 juillet à la Chapelle historique du Bon-Pasteur (deux représentations: 17 h et 22 h). (M.H. Poitras)

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WAYNE SHORTER QUARTET

On ne prend pas de gros gros risques en affirmant que le quartette formé de Wayne Shorter et de ses trois mousquetaires (Patittucci, Perez et Blade) doit être le plus hot sur la scène jazz actuelle. Depuis leur prestation époustouflante en 2001 au Théâtre Maisonneuve, ces virtuoses sont revenus déjà à deux reprises. Mais c’est tant mieux s’ils tiennent la route ensemble car les voir est un must. On s’entend, la barre est haute et ce n’est pas le genre de prestation Jazz 101 à laquelle on convie n’importe quel débutant. C’est plutôt la grande école de la musique improvisée avec une intégrité absolue, une prise de risques maximale et une qualité d’écoute incroyable. Ces gars-là ne répètent jamais, ils se jettent à l’eau devant vous et atteignent la quintessence à chaque fois. Ça devient parfois très aérien et ce fou de Blade, à la batterie, est toujours intense et spectaculaire. Samedi 1er juillet, 18 h, au Théâtre Maisonneuve. (R. Boncy)

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YUSEF LATEEF

Au début des années 60, Yusef Lateef fut l’un des premiers musiciens issus du hard-bop à s’intéresser aux musiques non occidentales et à devenir un véritable poly-instrumentiste: à la fois saxophoniste, flûtiste et hautboïste. Il n’a jamais cessé d’être actif, soit par la publication de matériel pédagogique (Flute Book of the Blues), soit par l’écriture d’oeuvres d’envergure (Little Symphony et The African American Epic Suite). En 2005, la rencontre entre ce vieux maître de 85 ans et les frères Lionel et Stéphane Belmondo crée l’événement sur la scène parisienne. Influence reflète des teintes de classique, de jazz moderne et de musique orientale. Le premier volet s’appuie sur des compositeurs post-impressionnistes tels que Lili Boulanger (1893-1918) et Christophe Dal Sasso, créateur qui marche dans les traces de George Russell. Le deuxième volet reprend, sous le titre de Suite Overtime, quatre classiques de Lateef. Le 1er juillet à 22 h 30 au Gesù. (D. Lelièvre)

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DENZAL SINCLAIRE

L’ami Denzal est mûr pour la gloire. Pas qu’il la taquine plus qu’il ne faut mais le gars aime vraiment la musique et aborde un répertoire sentimental de standards avec un tel respect, une telle justesse que le courant passe en douceur avec son public. On pourrait croire qu’il s’écoute chanter mais cette lampée de miel dans ses cordes vocales bien négroïdes rajoute juste ce qu’il faut de soul à des classiques. Montréalais d’adoption, il s’installe au piano et embellit aussi des chansons pop et des ballades comme Follow You Follow Me ou Always on My Mind. Avec André Leroux au sax, le petit quartette de Sinclaire complète le seul vrai programme double de la série Voix du Monde / Bell et montera sur scène après la prestation de Katie Melua. Le 5 juillet, à 19 h, au Club Soda. (R. Boncy)

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KENNY GARRETT QUARTET

Le saxophoniste Kenny Garrett s’est d’abord fait connaître au sein de la formation de Miles Davis de la fin des années 80. Puissante sonorité d’alto. Depuis 15 ans, il a développé un style profondément personnel et est devenu l’une des voix majeures de l’instrument. Originaire de Detroit et ayant grandi dans l’atmosphère de Motown, il est toujours resté très près du blues, du funk, d’un groove solide. Son dernier album, Standard of Language (Warner), présente surtout des compositions. Le groupe qu’il forme avec Vernel Brown (piano), Chris Funn (contrebasse) et Ronald Bremer (batterie) offre une belle chimie. Le 2 juillet à 22 h au Spectrum. (D. Lelièvre)

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ENRICO PIERANUNZI

Avec Franco De Andrea et Giorgio Gaslini, Enrico Pieranunzi compte parmi les grands pianistes italiens des 30 dernières années. Un disque en duo avec Phil Woods, Elsa (Philology), rend compte de son talent remarquable. Pianiste de l’intimité, du lyrisme, on l’a souvent rapproché de Bill Evans sur qui il a d’ailleurs écrit un essai biographique, Bill Evans: Portrait de l’artiste au piano. Il s’est fréquemment produit en duo avec le contrebassiste Marc Johnson. En trio parfois avec Charlie Haden et Paul Motian. Il s’est distingué par ses interprétations de la musique des films de Fellini, à qui il rend hommage dans Fellini Jazz avec Chris Potter et Kenny Wheeler. Son dernier enregistrement, Trio Live in Paris, un album double avec Hein Van De Geyn (contrebasse) et André Ceccarelli (batterie), a été louangé par la critique. À la Chapelle historique du Bon-Pasteur, le mercredi 5 juillet, 17 h et 22 h. (D. Lelièvre)