[iks] : iks iks iks
Pierre Alexandre Tremblay, du groupe montréalais de jazz contemporain [iks], nous parle du 10e anniversaire de l’ensemble, qui revient au FIJM pour fêter ça.
En juillet 2003, [iks] participait au FIJM en lançant son double album Abstr / Concr (le cinquième, sous étiquette Ora) et la tournée Rising Star de l’IFJO (International Jazz Festivals Organization), qui allait promener le groupe dans le réseau des festivals de jazz européen (10 villes en 14 jours!). Le directeur artistique du groupe, Pierre Alexandre Tremblay, se souvient: "Je ne dirais pas que ça a été la consécration, mais ça nous a permis de réaliser de nombreuses choses. D’abord, que le monde de la tournée est un monde de fous! Ensuite, que le genre de musique que l’on fait n’est présent dans aucun des festivals que nous avons visités – le seul où l’on en trouve reste le FIJM. Les artistes que j’écoute (Tim Berne, Evan Parker, Ellery Eskelin, etc.) ne sont pas invités dans ces festivals; on s’est donc retrouvés dans une ligue qui n’était pas la nôtre… Cependant, le fait de voyager nous a quand même permis de créer des réseaux avec des gens qui nous ressemblent, qui sont de notre génération et qui commencent à faire bouger les choses. Alors depuis ce temps-là, on est retournés en Europe plusieurs fois."
Tremblay est certainement retourné en Europe assez souvent, assez souvent pour y compléter un doctorat en composition électroacoustique à l’université de Birmingham, en Angleterre, auprès de Jonty Harrison, où il a même décroché un poste de professeur. C’est bien, mais ça fait loin pour pratiquer avec les copains… "Ça complique un peu les choses, convient-il, mais c’est bien que ça arrive à ce moment-ci, parce que nous avons tellement pratiqué et joué souvent ensemble, que l’on peut, d’abord, se permettre d’avoir des projets à l’extérieur de [iks] – Stefan (Schneider, le batteur) est aussi membre du Bell Orchestre; Nic (Nicolas Boucher, claviériste) travaille avec La Nef; Sylvain (Pohu, guitare) est membre de l’équipe de Jaunes de la LIMM, entre autres choses; en ce qui me concerne, j’ai un trio à Paris, etc. Et puis, on se connaît assez pour se faire confiance quand on se retrouve. Le groupe est donc devenu pour nous un lieu où se rencontrent toutes ces nouvelles expériences, et ça ne peut que nous amener ailleurs…"
[iks] a toujours cherché à aller ailleurs que là où on pouvait l’attendre, depuis son premier CD (Punctum, en 97) jusqu’au plus récent (l’excellent Inner Whatever, 2005). Explorations électroacoustiques, rap ou inspirations africaines, ce jazz-là en mène large. Que doit-on attendre de ce concert 10e anniversaire? Des invités, ça on le sait, mais lesquels? "Faut bien garder un peu la surprise, mais je peux quand même dire que ce sont des musiciens que les gens ont déjà entendus… Sauf un, peut-être… Il y aura six invités; des gens qui sont passés dans [iks] quelques semaines ou quelques années…"
Les projets ne manquent pas pour [iks], et ce dixième anniversaire n’est certes pas le dernier!
Le 5 juillet à 21 h
Au Musée d’art contemporain
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