Nanette Workman : Sur le pouce
Nanette Workman, qui célèbre cette année ses 40 ans de carrière, est loin d’avoir les blues. Au printemps dernier, elle a sorti son album Mississipi Rolling Stone et, maintenant, elle s’apprête à faire la tournée des festivals. Un programme qui semble légèrement éreintant…
"Est-ce que je pourrais parler à Nanette Workman, s’il vous plaît?" Un court silence suit la question. Puis, une voix haletante réussit à pousser un "hello…" à l’autre bout du fil. "Je viens tout juste de rentrer!" lance la chanteuse sur un ton qui semble annoncer que l’entretien devra être bref. En raison de son horaire chargé des prochains jours, Nanette Workman court constamment. Chaque minute qu’elle accepte de léguer à d’autres occupations que la musique vaut donc son pesant d’or.
Au printemps, les 40 ans de métier de la dame originaire de Jackson aux États-Unis étaient soulignés par la sortie de Mississipi Rolling Stone, un disque aux accents blues-rock en lien avec ses racines. C’est le contenu de celui-ci qu’elle présentera à l’International de l’art vocal de Trois-Rivières. Au fait, son rapport avec la scène a-t-il changé avec le temps? "Ça s’améliore. Je pense que j’ai plus de fun aujourd’hui que jamais", dit-elle avec bonheur. Elle poursuit: "Je pense qu’avec le temps, on est plus à l’aise, on est plus confiant. On a plus de fun. C’est moins stressant. On sait que le public est là parce qu’il nous aime, qu’il n’est pas là pour nous juger. Souvent, les jeunes qui commencent, ils sont nerveux parce qu’ils ne veulent pas que leur public pense du mal d’eux. Mais, finalement, les gens aiment les artistes. Ils ne sont pas là pour juger. Ils sont là pour avoir du fun. Et plus on vieillit, plus on a d’expérience, plus on sait que c’est ça, la vérité."
Son ancien gérant Rock Saumure vaquant à de nouveaux projets, Nanette Workman s’occupe désormais elle-même de sa carrière, aidée de quelques personnes-ressources. Ce changement lui plaît bien. "Je n’ai plus vraiment besoin de gérant, explique-t-elle. Après 40 ans de carrière, on a juste besoin d’une grosse machine autour de nous pour s’occuper des affaires dont on ne doit pas s’occuper. Mais pour le choix des chansons, du chemin et tout ça, je pense que j’ai assez d’expérience pour savoir ce que je veux." Justement, où se pose votre regard en ce qui concerne l’avenir? "Je ne pense pas à ça en ce moment. Là, j’ai un show en fin de semaine… Mais, je voudrais faire un autre album blues. Et j’ai un projet, avec Serge Fiori, de faire un autre album en français. Ça fait 10 ans que je n’ai pas fait d’album en français. À part ça, je ne suis pas trop, trop dans le futur."
Le 2 juillet à 21h
À la Scène Hydro-Québec
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