Band de Garage : Bob et les garagistes
Musique

Band de Garage : Bob et les garagistes

Band de Garage défonce les tympans avec ses compositions stoner rock décapantes. Portrait d’un duo qui génère la puissance d’un quatuor.

"On fait du rock puissant / Qu’on vous crisse din dents / On est vraiment bons / On fait des ultrasons", chantent François Lafontaine et Marc-André Brazeau sur Ça sonne, titre d’ouverture de Corpo-Trash-Vidange, premier album de Band de Garage. Si l’énergie juvénile de la pièce évoque celle des Marmottes Aplaties, sa lourdeur rock s’apparente davantage à celle de leurs collègues de l’étiquette C4 (Les Dales Hawerchuk et Galaxie 500).

Bien assis dans une brasserie de la rue Sainte-Catherine devant un club sandwich et une grosse bière, François (guitare) semble tout droit sorti du bois avec ses cheveux longs, son t-shirt et sa barbe de jeune militant de Greenpeace. À l’inverse, avec ses cheveux courts, son visage rasé et ses lunettes, le volubile Marc-André (batterie) a le casting du gendre dont rêvent toutes les mères. Le premier vient de Maniwaki et le deuxième de Laval. "Nous nous sommes rencontrés à Montréal en 1999 alors que nous jouions dans De Seeds, un groupe de reprises, raconte le batteur. Notre répertoire s’étendait de Blink 182 à Philippe Lafontaine (Coeur de loup), en passant par System of a Down. En donnant plus de 120 concerts par année, la formation nous a permis de vivre pendant trois ans."

C’est d’ailleurs après un spectacle à Chicoutimi que François et Marc-André trouvent l’idée qui donnera naissance à Band de Garage. "Nous buvions une dernière bière au bar lorsque deux types nous ont approchés et raconté qu’ils jouaient ensemble dans un duo. Pour le plaisir, nous nous sommes rendus dans leur local de pratique situé en haut d’un garage. L’un frappait comme un sauvage sur sa batterie, alors que l’autre gueulait simplement dans un micro. C’était un groupe batterie / voix! Morts de rire, nous sommes sortis de là en nous disant qu’il nous fallait aussi monter notre propre duo destructeur. Les White Stripes n’ont rien à voir avec la naissance du groupe."

Les balbutiements de Band de Garage s’effectuent à Laval, dans un local situé au-dessus de la future ligne de métro qui relira Montréal à l’île Jésus. "Ils dynamitaient pendant nos pratiques, ce qui faisait trembler la bâtisse, se souvient Marc-André. Nous jouions et tout se mettait à vibrer. C’était plutôt épeurant." Naissent alors des compositions à saveur plus humoristique (Sandwich au jambon, Sunbird, BMX et ses ambiances à la Rage Against the Machine) et quelques titres plus sérieux comme La Chèvre, l’efficace Cactus mécanique ou Grenouille.

Mais ce qui surprend, à l’écoute de Band de Garage, vient de la puissance sonique du duo, qui ne laisse en rien transparaître le nombre restreint de ses architectes. Une force attribuable au troisième membre secret du combo: Bob. "C’est une pédale rouge dans laquelle je branche ma guitare, révèle François. Elle permet de rediriger mon son vers deux amplis. L’un reste fidèle aux notes de ma guitare, et l’autre joue les octaves de mes notes simulées par Bob. C’est ce qui nous donne un son bien gras et puissant."

Et ce Bob, on peut lui poser quelques questions? "Non, Bob est très discret. En fait, c’est le musicien idéal: il ne se trompe jamais, reste toujours dans les temps, ne critique pas nos décisions et ne coûte pas une fortune en bière."

Le 13 juillet à 19h30
À la Scène Molson Dry
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