John Jorgenson : Valeureux virtuose
Musique

John Jorgenson : Valeureux virtuose

John Jorgenson est reconnu comme l’un des guitaristes virtuoses dans les styles country, rock et pop. C’est aussi le responsable de l’intérêt de plusieurs Américains pour le jazz  manouche.

John Jorgensen

a été membre du Desert Rose Band (co-fondé avec le bassiste des Byrds, Chris Hillman), des Hellecasters et du groupe d’Elton John. Trois expériences stimulantes pour le musicien: "L’idée du Desert Rose Band était de faire du blue grass, du rock et du jazz avec un quartet acoustique. Chris Hillman était en train d’écrire de nouvelles chansons. Nous voulions combiner le son plus rock des Pretenders avec celui du country. Avec les Hellecasters, les guitares prenaient le relais des voix. Elton John, eh bien, dès qu’il se met à jouer du piano, il dégage une énergie qui entraîne tous les musiciens." Quand les Hellecasters se sont produits au Festival d’été au milieu des années 90, Jorgenson semblait pouvoir rivaliser avec les plus grands guitaristes de rock et de blues, comme Eddie Van Halen et Stevie Ray Vaughn. C’était sans compter sa passion pour le jazz gitan.

L’intérêt de Jorgenson pour la culture française, la musique manouche, Django Reinhardt et la rive gauche de Paris remonte à l’adolescence: "Très jeune, j’étais attiré par la musique classique française: Debussy, Ravel, Saint-Saens. Puis j’ai été séduit par l’inspiration gitane présente dans la musette que Django Reinhardt jouait à ses débuts et la façon de vivre des Français." En 1988, le guitariste enregistre After You’ve Gone (Curb Records), où il interprète des pièces du swing des années 30: Reinhardt, Goodman, Christian. En 2004, il enregistre Franco-American Swing, qui laisse transpirer un amour inconditionnel pour l’esprit et le romantisme de Reinhardt: "Le jazz véhicule beaucoup d’émotions. La musique de Django est excessivement romantique. Elle est surtout pleine de vie." Jorgenson connaît les Angelo Debarre, Biréli Lagrène, Romane, Stochelo Rosenberg: "J’ai beaucoup d’affection pour Boulou Ferré. Il est d’un enthousiasme tellement débordant. C’est une sorte de personnage, vraiment unique."

Le répertoire de Franco-American Swing propose des classiques de la grande chanson française des années 30 (J’attendrai) et des compositions de Jorgenson dans le style manouche (Cher Jaqueline, Valse de Samois). Snowflake Waltz se veut dans l’esprit de la valse musette: "La musette se jouait d’abord et avant tout à l’accordéon. La guitare jouait un rôle essentiellement rythmique. C’est Django qui en a fait un instrument soliste!" Dans le film Head in the Clouds (avec Penelope Cruz et Charlize Theron), Jorgenson incarne Reinhardt: "Il ne s’agissait pas de recréer le son ou le look du Hot Club de France. Par contre, j’ai dû jouer comme Django le faisait, à la main gauche. Je vous raconte une anecdote comique. Le tournage avait lieu à Montréal, dans le Vieux. Un soir où Biréli Lagrène se produit au Spectrum, je vais le voir dans la loge à la fin du spectacle. Je n’avais pas eu le temps de me démaquiller complètement et de changer mes vêtements. Il a fait vraiment toute une tête!"

Jorgenson s’amène à Québec avec les autres membres de son quintet – Gonzalo Bergaro (guitare rythmique), Stephan Dudask (violon alto), Charlie Chadwick (contrebasse), Cesare Valbusa (percussions) -, avec ses guitares (Fender, gitane et Takamine) et sa clarinette.

Le 9 juillet à 13h15
À la Place Metro
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