Baptiste Trotignon : De Presley à Chopin
Le jeune pianiste Baptiste Trotignon, louangé par la critique, présente son deuxième album en solo. Inspiré autant par la musique classique que par la musique improvisée, il interprète des classiques du jazz et du pop.
Solo II comprend à la fois un DC et un DVD: "Cela permet de faire le pont entre le répertoire du premier disque et celui du deuxième. Il s’agit surtout d’un bel objet qui se veut complet et qui affirme mon amour pour la musique". Solo II se situe dans le prolongement du premier exercice. Le répertoire en diffère légèrement. Il est constitué de compositions, mais aussi de reprises de Trenet, par exemple (Que reste-t-il de nos amours?), de Django Reinhardt (Swing 48, Manoir de mes rêves, Pêche à la mouche), ou encore de musique populaire de Rota (Como tu me voi), de Presley (Love Me Tender), de Lennon-McCartney (Julia): "J’ai cherché à demeurer dans la lignée du premier album solo. Je ne désirais pas de cassure nette. Il y a des reprises, quelques classiques. En ce moment, j’écoute beaucoup de musique brésilienne: des musiciens comme Elis Regina, Hermeto Pascoal. Je pratique cette musique. Pour l’instant, on peut déceler des petites influences sud-américaines et cubaines dans mon jeu, mais elles sont très discrètes."
L’univers de Trotignon est fort mélodique. Sa relecture de Love Me Tender évoque Chopin, Debussy: "En fait, le choix de chaque chanson est relié à une anecdote ou à un musicien: Rota m’est venu par l’interprétation que Caetano Veloso fait de Como tu me voi. Je me suis intéressé à Django Reinhardt à partir du moment où j’ai fait la première partie d’un concert de Biréli Lagrène. C’est un immense mélodiste. J’expose les thèmes de façon très fidèle, puis j’improvise, inspiré autant par les interprètes classiques que par les musiciens afro-américains."
La performance en solo représente tout un défi pour les pianistes comme Trotignon: "Ça peut être méditatif, mais pas totalement. Il y a cette proximité avec le public, cette intimité. Il faut se dépasser, donner encore davantage de soi, mais le vrai défi, c’est d’explorer, de progresser, de se remettre en question." Trotignon a travaillé avec plusieurs musiciens importants de la scène parisienne du jazz: Francois Moutin, Clovis Nicolas, Claudia Solal. Avec Aldo Romano et Rémi Vignolo, il a récemment enregistré un album consacré à des classiques pop de la fin des années 60, début des années 70: "C’est un répertoire très ludique: le Flower Power, James Taylor, Pink Floyd." Ce qui l’occupe principalement, c’est un quartette qu’il codirige avec le saxophoniste David El Malek (l’Américain Daryll Hall est à la contrebasse et le Belge Dré Pallemaerts, à la batterie). Avant d’enregistrer Trotignon/El Malek sous Naïve, le saxophoniste avait déjà produit Organza (Cristal Records) et Talking Cure (Harmonia Mundi), sur lequel il joue quelques pièces du folklore israélien.
Le 6 juillet à 17h et 22h
À la Chapelle historique du Bon-Pasteur
Le 7 juillet à 19h30
Série Invitation, Romano/Trotignon/Vignolo
Cinquième Salle de la Place des Arts
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