Mobile : Quitte ou double
Musique

Mobile : Quitte ou double

Les Montréalais de Mobile se sont installés à Toronto en 2002. Pendant deux ans, les gars se sont serré les coudes dans un petit 41/2, puis alors qu’ils n’y croyaient plus, ils ont tiré le bon numéro.

Mobile a constamment l’impression de devoir faire ses preuves. C’est qu’avant de lancer l’album Tomorrow Starts Today, Interscope voulait s’assurer du potentiel de la formation québécoise. Ainsi, l’an dernier et en mars de cette année, le groupe composé du chanteur Mat Joly, des guitaristes Christian "Criq" Brais et Frank Williamson, du bassiste Dominic Viola et du batteur Pierre-Marc Hamelin a eu l’occasion d’éprouver son matériel devant un public qui n’avait pour ainsi dire jamais entendu parler de lui: "Quand il nous a fait signer avec Interscope, Jimmy Iovine avait l’intuition que ça marcherait bien en Europe. C’est pour cette raison qu’il nous a envoyés là-bas en premier: pour tâter le terrain", raconte le chanteur. Preuve que les choses se sont bien déroulées, Interscope a finalement lancé Tomorrow Starts Today le 18 avril dernier, un peu plus d’un an après son enregistrement.

Fait à noter, Mobile a gravé sur disque Tomorrow Starts Today avec le réalisateur Matt DeMatteo (Danko Jones, Big Wreck) avant même de signer l’entente avec Interscope. "Un mois après l’enregistrement de l’album, on a signé une entente de distribution avec Universal pour le Canada. Puis Interscope a suivi. C’est la 1ère fois en sept ans que Universal et Interscope se commettent dans un joint-venture avec un groupe canadien", précise Dominic.

Mieux vaut tard que jamais, donc. N’en reste pas moins que Mobile est très conscient de sa chance, et il ne prend rien pour acquis: "De nos jours, signer avec un gros label, ça ne veut pas nécessairement dire grand-chose. On est chanceux, car on reçoit beaucoup d’aide de la compagnie de disques. Sauf qu’en même temps, il faut en vendre, des albums. On se trouve donc à un point tournant de notre carrière", estime Mat. À une époque encore pas si lointaine, les groupes avaient un, deux, voire trois albums pour faire leurs preuves. "C’était le cas entre autres pour Bon Jovi, U2 ou REM", note Mat. Aujourd’hui, ça passe ou ça casse dès le premier disque.

Heureusement, Mobile peut pour sa part compter sur ses nombreuses années d’expérience de la scène (notamment sous le nom de Moonraker) et une immense complicité qui lui donne assurément une bonne longueur d’avance sur tous les groupes qui se retrouvent à l’avant-scène dès le début de leur carrière. En plus d’être des amis d’enfance, les gars jouent de la musique ensemble depuis une quinzaine d’années. S’ils se sont installés à Toronto, c’est parce qu’ils avaient l’impression d’avoir épuisé toutes les possibilités à Montréal: "Les sièges sociaux des labels sont à Toronto. Chaque soir, on allait dans les bars, histoire de rencontrer des gens et de se bâtir un réseau de fans. Quand on était à Montréal, on allait tous à l’école et Mobile venait en deuxième, tandis que pendant deux ans, à Toronto, on s’y est consacré entièrement", raconte Pierre-Marc. De toute évidence, ça valait la peine de tenter le coup.

Le 15 juillet
Avec Loco Locass, Malajube et les Breastfeeders
Au Rock Chaud à Notre-Dame-de-Ham