Roxanne Potvin : En voie de plénitude
Musique

Roxanne Potvin : En voie de plénitude

La grande demoiselle du blues Roxanne Potvin revient au bercail pour le Bluesfest cet été. Elle profite d’un après-midi ensoleillé de juin pour faire le point sur sa jeune carrière, qui poursuit son élan.

Encore dans la première moitié de la vingtaine, Roxanne Potvin fait déjà tourner bien des têtes. Cet essor précoce, elle l’attribue à son approche vraie et franche, sur la trace des multiples musiciens qu’elle admire et qui, avant elle, en ont fait preuve avec succès. "La meilleure façon de rejoindre les gens, c’est de rester soi-même, confirme-t-elle. En tant que fan de musique, c’est l’authenticité qui me rejoint le plus. Alors j’essaie de rester moi-même et j’espère que les gens apprécient."

Très peu de compromis pour la jeune dame qui fait déjà preuve d’une maturité désarmante sur son deuxième opus, le transparent et adéquatement intitulé The Way It Feels. Lancé au printemps, ce nouveau disque laisse paraître les racines blues qui lui avaient servi de barèmes à ses débuts, mais s’élargit également sur une panoplie d’influences folk, cajuns et autres. "Plus j’avance, plus je me rends compte que ce n’est plus une question de style de musique. C’est une question de trouver ma propre voie et d’être capable d’exprimer ce que j’ai à offrir", ajoute-t-elle. Jouissant d’une production propre et soignée, signée Colin Linden, elle s’entoure également, le temps d’une chanson, de l’illustre producteur, compositeur, musicien et chanteur Daniel Lanois, un rêve qu’elle n’aurait pas cru possible de sitôt. "Daniel Lanois, dans l’industrie, c’est tellement éloigné d’où je suis rendue que j’aurais jamais même pensé que c’était possible. Il y a U2 et là, il y a moi!" s’exclame-t-elle en riant, émerveillée. À juste titre, la pièce aux accents de la Louisiane s’intitule La Merveille.

C’est à 15 ans que Roxanne Potvin voit s’amorcer sa grande aventure. Fascinée par la communication entre l’artiste et son public qu’offre la musique, elle apprend la guitare en même temps que le chant. "Ça a toujours été quelque chose que je voulais: pouvoir communiquer à travers un instrument. C’est le fun de pouvoir s’exprimer sans avoir à ouvrir la bouche, dit-elle. Certains musiciens arrivent à parler sans même prononcer un mot. C’est comme ça qu’on reconnaît les grands. Et c’est ce que je veux essayer de faire." À cette époque, la demoiselle chevauchait la rivière de l’Outaouais comme elle chevauchait les deux langues du pays. Francophone de souche mais issue d’une famille bilingue, Roxanne n’a jamais eu à prendre de parti linguistique, que ce soit auprès de sa famille sur la rive québécoise ou dans les recoins du Rainbow, bar mythique du Marché By d’Ottawa, où elle s’est fait les dents pendant plusieurs années. "Je n’ai jamais eu de préférence entre me retrouver à Hull et parler en français ou à Ottawa et parler en anglais. De toute façon, je parle toujours les deux langues. Je voulais juste aller où se trouve la musique."

Maintenant Torontoise depuis peu, pour se rapprocher de sa gérance, elle s’apprête à refaire surface dans la région de la capitale nationale dans le cadre du Bluesfest. "Ça a toujours été une tradition. Chaque printemps, je commençais à avoir hâte au Bluesfest. Et je le tenais pour acquis. C’était là, chaque année; c’était dans ma cour. J’ai saisi récemment que ce n’était plus aussi près qu’avant. Mais je suis vraiment contente de pouvoir y jouer encore."

Le 10 juillet à 18h15, suivi de Mia Dyson et Rickie Lee Jones
À la Place des festivals – Scène MBNA
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The Way It Feels
Roxanne Potvin
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