Holy Fuck : Saints-Martyrs-des-Claviers
Non, Holy Fuck ne fait pas dans la dentelle mais réussit magistralement à imposer par la force ses rythmes imparables.
Holy Fuck
! Vu la réputation du groupe, on pourrait facilement dire que ce nom sert régulièrement d’interjection lorsque ses membres se commettent sur scène. Ça commence comme une bonne claque de techno vieille école basée essentiellement sur l’improvisation, une musique qui sue, qui joue des coudes mais qui demeure en même temps terriblement sexy et sombre et qui vous entraîne dans ses délires sans demander son reste, pour peu que vous daigniez mettre une oreille dans ses engrenages tordus.
Comme l’explique un de ses piliers, le musicien ontarien Brian Borcherdt, Holy Fuck est né avant tout de l’espoir de quelques amis de commencer une expérience nouvelle et surtout plaisante. "J’ai démarré ce projet avec l’envie de faire de la musique électronique, mais sans avoir recours aux ordinateurs et en optant plutôt pour de vieux claviers pour enfants, des instruments du genre", commente Borcherdt, qui voulait adopter une approche unique. "Je me suis vite rendu compte que ce genre de projet bénéficierait beaucoup de l’apport de vrais instruments et de la collaboration d’autres musiciens pour développer une approche scénique très énergique."
Depuis maintenant deux ans, Holy Fuck est donc devenu un groupe à géométrie variable. S’il a vu passer dans ses rangs divers musiciens selon leurs disponibilités et leurs envies, ceux-ci sont toujours restés fidèles au projet de Brian Borcherdt, vu autrefois entre autres au sein de By Divine Right. Avec le temps, le groupe est devenu pour quelques-uns leur lieu de travail principal. À preuve, depuis la sortie de l’album éponyme en novembre dernier, le groupe ne cesse de parcourir les scènes en Amérique et en Europe.
Cette constante visibilité sur les scènes a d’ailleurs valu aux musiciens une belle réputation dans la presse et auprès de leurs spectateurs. Il est vrai que Holy Fuck dégage une énergie peu commune devant ses vieux instruments, ce qui n’est pas sans expliquer le refus de la facilité de la technologie récente. "C’était d’abord impossible pour moi de démarrer ce projet seul en voulant faire ce que j’avais en tête, explique Borcherdt. Mais du moment que Holy Fuck a commencé à exister en tant que groupe de musiciens, c’est devenu beaucoup plus facile de travailler avec ces claviers que d’utiliser des ordinateurs ou des échantillonnages, parce que nous avons beaucoup plus de liberté. À chaque spectacle, nous pouvons prendre des directions différentes et être plus créatifs sans avoir aucune contrainte. En fait, je n’ai jamais eu autant de plaisir à jouer que maintenant!"
On serait porté à le croire étant donné la façon dont Holy Fuck aborde ses improvisations énergiques. Autant l’album peut être sombre, autant le groupe joue maintenant plus "dancy et disco". "Nous ne sommes pas un groupe d’impro comme on l’entend généralement, poursuit Borcherdt. Je dirais plutôt que nous embrassons le chaos, que nous jouons comme si tout allait nous péter dans les mains!"
Le 13 juillet à 21h
Sur le parvis de l’église Saint-Jean-Baptiste
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