Señor Coconut : La fièvre de l’été
Señor Coconut n’est qu’une des multiples personnalités de l’impressionnant bourreau de travail qu’est Uwe Schmidt. Sans aucun doute la plus éclatée et la plus ludique de toutes. Bienvenue dans sa grande fiesta électro-latino!
En 2000, nous avions été frappés de curiosité puis de stupeur en découvrant El Baile Alemán, pour ensuite être totalement charmés. À travers ce génial exercice de style, Uwe Schmidt, adoptant le pseudonyme de Señor Coconut pour l’occasion, opposait la froideur des compositions du groupe culte allemand Kraftwerk à la chaude frénésie de la musique latine. Des titres comme Trans Europe Express, The Robots ou Tour de France se voyaient revisités façon salsa, mambo et meringue, le tout dans un enrobage électro.
Dans Fiesta Songs, son deuxième album, paru en 2003, il s’amusait cette fois à passer dans le filtre latino des titres aussi divers que Beat It de Michael Jackson, Riders on the Storm des Doors et Smooth Operator de Sade. "Travailler à partir de matériel déjà existant a toujours été mon principal mode de création, affirme-t-il. Faire des remix ou carrément créer des reprises permet de considérer une pièce à partir de plusieurs perspectives différentes et d’en apprendre énormément sur la façon dont se structure la musique."
Toujours aussi enfiévré, son dernier album, Yellow Fever, dont la parution concorde merveilleusement avec ce début d’été, explore cette fois-ci l’univers musical du Yellow Magic Orchestra. Cette mythique formation techno-pop japonaise qui a connu ses heures de gloire à la fin des années 70 et au début 80 comptait en ses rangs Haruomi Hosono, Yukihiro Takahashi et l’illustre Ryuichi Sakamoto. Tous trois ont d’ailleurs collaboré à la création de l’album, en plus d’une pléiade d’artistes venant de différents horizons, tels que Towa Tei, Burnt Friedman, Mouse On Mars, Akufen, Schneider TM et Marina (une des chanteuses ayant prêté sa voix au projet Nouvelle Vague).
Aucun de ces musiciens ne prend toutefois part aux spectacles: "Nous sommes neuf personnes sur la scène, dont un chanteur du Venezuela et des musiciens d’Allemagne et du Danemark qui joueront du marimba, du vibraphone, des percussions, de la basse et des cuivres. Pour ma part, je me tiendrai derrière les dispositifs électroniques et informatiques", explique l’artiste, joint à Berlin il y a quelques semaines. Il y exécutait pour la première fois devant public les chansons de ce nouvel album: "C’est excitant, mais nous en sommes encore à l’étape d’expérimentation… Nous sommes à la recherche de la meilleure manière de rendre les pièces."
L’Allemand d’origine qui a élu domicile il y a quelques années au Chili a déjà signé quatre albums sous le nom de Coconut, mais a pris part à plus d’une centaine de projets en tant que créateur ou arrangeur durant les 15 dernières années, sous une multitude d’appellations (Atom Heart principalement). Il se rappelle le moment spécifique où Señor Coconut est né: "Je suis allé au Costa Rica en 1992 et j’y suis demeuré environ six mois. C’était la première fois que je faisais réellement la découverte de la musique d’Amérique latine. Ç’a été le coup de foudre, et l’idylle se poursuit…"
Le 15 juillet à 21h30
À la Place Metro
Les 14 et 16 juillet à 23h30
À l’Impérial de Québec
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