Peaches : Le fruit défendu
Peaches est de retour avec un album au titre flamboyant et politique, Impeach my Bush, et un spectacle qui s’annonce explosif. Attention, cette fois-ci, la Pêche fait ça en gang.
"J’aime mieux coucher avec qui je veux que de tuer qui on me dit de tuer!" scande l’impudique Peaches sur Fuck or Kill, la bien nommée chanson d’ouverture du nouvel album, bombe dégoupillée en dedans de 49 secondes et qui saisit comme Fuck the Pain Away l’avait fait il y a déjà six ans, à l’époque où le mot "électroclash" n’avait pas encore perdu ses plumes, ses paillettes et son lustre.
PEACHES À LA MAISON-BLANCHE?
La désormais Berlinoise d’origine torontoise – qui passe beaucoup de temps à Los Angeles depuis qu’elle y a aussi un appart – a le don d’arriver avec des titres flamboyants. Fatherfucker s’annonçait difficile à battre. Et pourtant, la Pêche nous revient toute mûre avec un titre à sa mesure: Impeach my Bush. "Je voulais ploguer le mot impeach car je suis Peaches et si quelqu’un doit s’approprier ce verbe-là, eh bien c’est moi! Avec le climat politique et les bourdes de Bush, ce titre s’imposait. Et je pense qu’en ce moment, si t’es un personnage public et que tu disposes d’une tribune, il faut te prononcer contre Bush." Neil Young aussi a lancé un disque, un peu plus tôt cette année, où il prend position contre le président américain… "Oui, un autre Canadien. Je considère que j’ai toujours été politique dans la mesure où, depuis mes débuts, je questionne les enjeux de pouvoir et d’autorité", nous dit Peaches, qui signe une chanson intitulée Two Guys (For Every Girl) et une autre où il est question de chiper le fric au pimp (Stick It to the Pimp). Explosive et juteuse Peaches.
"D’ailleurs, j’ai souvent constaté que c’est dans le sexe que tous les interdits imposés par une religion ou une culture se manifestent. Des restrictions qui visent, en s’infiltrant dans la chambre à coucher, à entretenir une certaine crainte vis-à-vis de Dieu. Je ne me perçois pas comme une obsédée sexuelle. C’est par ce canal-là et via Peaches que la dimension animale en moi se manifeste."
La dernière fois qu’elle s’était présentée ici, Merrill Nisker (de son vrai nom) était accompagnée de deux géantes lesbiennes barbues à côté desquelles elle paraissait lilliputienne. Cette fois-ci, et sur l’album, la Pêche n’est plus seule dans son bol à fruits. Bien entourée de Samantha Maloney (Hole, Mötley Crüe, Eagles of Death Metal et le groupe de Courtney Love), de Radio Sloan (ancienne guitariste de Courtney Love) et de JD Samson, l’androgyne claviériste du Tigre (d’ailleurs, You Love It n’est pas sans évoquer le son brut et sexy du trio new-yorkais), la Pêche – qui avait fignolé The Teaches of Peaches dans le plus pur esprit DIY, seule avec son groovebox – fait ça en gang. "Je me sentais assez en confiance pour aller vers un coréalisateur, car je considère que j’ai fait mes preuves avec ma machine." Mickey Petralia (Beck, Saul Williams, John Cale, Ladytron, Moving Units, Dandy Warhols, Eels) et Greg Kurstin, qui "m’a donné un sérieux coup de main quand est venu le temps de recréer les compos de Peaches sur un Moog", ont donc été sollicités. Tout ça sans parler des caméos de Feist, de Josh Homme (Queens of the Stone Age) et de Joan Jett. Le gang bang a lieu mercredi.
Le 19 juillet
Avec Eagles of Death Metal et World Provider
Au Métropolis
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Eagles of Death Metal est aussi de la tournée avec Peaches.